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Martin Fortier, « Vérifaction et perception »

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Vérifaction et perception

Le mardi 4 juin à 17h30 en salle U/V, nous retrouverons Martin Fortier qui nous présentera les fruits de son travail sur les hallucinations perceptives. Voici le résumé de son intervention :

Martin Fortier
« Vérifaction et perception »
Rendre compte des ‘visions surnaturelles’ à l’aide d’une
théorie quadripolaire de l’expérience visuelle


« En nous fondant ici et là sur des cas concrets empruntés à l’anthropologie de la religion, nous essaierons de remplir les quatre objectifs théoriques suivants :

Objectif n°1
Nous voudrions construire une théorie de l’expérience visuelle qui permette d’exprimer beaucoup plus de nuances que ne le peut la théorie dominante de l’expérience visuelle qu’est la théorie bipolaire. Selon la théorie bipolaire, l’expérience visuelle peut être soit vraie (= perception) soit fausse (= hallucination) ; en outre, selon cette théorie, l’axe de la vérité et de la fausseté est bivalent : 0 (= la fausseté) et 1 (= la vérité).
Nous voudrions proposer une théorie quadripolaire selon laquelle l’expérience visuelle peut être soit hyper-épistémique (= intersubjective, lucide, écologiquement valide) soit oligo-épistémique (= subjective, trompeuse, écologiquement invalide), et, soit hallucinatoire (= impossible établissement d’un vérifacteur du contenu visuel) soit perceptive (= établissement avéré d’un vérifacteur du contenu visuel). Dans cette théorie quadripolaire, l’axe horizontal (hallucination/perception) est bivalent : 0 (= hallucination) et 1 (= perception) ; en revanche, l’axe vertical (oligo-épistémie/hyper-épistémie) est multivalent : 0 (= l’oligo-épistémie) < … < 1 (= l’hyper-épistémie).

Objectif n°2
Les théories de la perception habituellement discutées semblent tout à fait incapables de rendre compte du contenu des expériences visuelles surnaturelles. Dire cela ne nous engage nullement quant à l’existence ou pas d’entités surnaturelles : nous parlons ici seulement du contenu de ce type d’expérience. Notre ambition est d’élaborer une théorie de l’expérience visuelle qui fasse justice au fait que les sujets qui ont des expériences visuelles surnaturelles disent voir des entités surnaturelles appartenant non pas au monde ordinaire mais à un monde-autre. C’est ce que manquent les théories classiques de la perception : elles font comme si le contenu consistant dans la vision d’un dragon situé dans un monde-autre avait les mêmes conditions de vérité qu’un contenu consistant dans la vision d’un dragon situé au coin de la rue ; elles font comme si la première expérience visuelle était réductible à la dernière. Si un sujet a l’expérience visuelle d’un dragon situé dans un monde-autre, ce n’est pas en constatant qu’il n’y a pas de dragon au coin de la rue (dans notre monde ordinaire) que l’on aura établi que cette expérience visuelle est une hallucination ; faire la preuve d’une telle chose exigerait de prouver qu’il n’y a pas de dragon dans ce putatif monde-autre. Les théories classiques n’ont jamais vraiment affronté – et encore moins résolu – ce problème. En plus de proposer une théorie quadripolaire de l’expérience visuelle, nous voudrions donc proposer une théorie qui fasse justice au contenu intentionnel des expériences visuelles surnaturelles et qui établisse de façon systématique et minutieuse les conditions de vérité et de fausseté de tels contenus – cela exigera de prendre en compte la diversité mondaine du contenu des expériences visuelles.

Objectif n°3
Beaucoup de philosophes ont réfléchi aux liens entre l’image du monde naturel (ou surnaturel) et celle du monde quotidien. C’est ainsi que Wittgenstein peut par exemple opposer l’ordinaire et le métaphysique ou que Sellars peut par exemple opposer l’image manifeste et l’image scientifique. De façon générale, on admet le plus souvent les égalités et l’inégalité qui suivent : « (visible = ordinaire = naïf = présentation = monde quotidien) ≠ (invisible = extraordinaire = non-naïf = représentation = monde scientifique ou monde surnaturel) ». L’un des enjeux de notre propos est d’abord de montrer que toutes ces équivalences ne tiennent guère tant elles rendent confuses des notions pourtant distinctes, et ensuite de soutenir qu’une classification satisfaisante des choses requiert de recourir non pas à deux classes, mais bien à une multitude de classes qui permette ainsi de rompre avec les bipartitions dont nous sommes malheureusement trop coutumiers.

Objectif n°4
Nous voudrions enfin construire une théorie de l’expérience visuelle qui offre une épistémologie de la vérifaction. On parle d’ordinaire de la vérifaction en adoptant le point de vue de Dieu : « le chat est sur le paillasson » est une proposition qui est rendue vraie par le fait que le chat est sur le paillasson. Une épistémologie de la vérifaction se posera la question des mécanismes concrets qui permettent d’établir que le chat est sur le paillasson et subséquemment que la proposition « le chat est sur le paillasson » est vraie.
Habituellement, la philosophie de la perception s’intéresse surtout à ce que c’est que de percevoir ou que d’halluciner une pomme posée sur une table. Une théorie de l’expérience visuelle digne de ce nom doit à notre sens livrer en sus des indications quant au processus qui permet d’établir qu’il y a bien une pomme sur la table et que donc le contenu visuel représentant la pomme est rendu vrai par la présence de cette pomme. »

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Alexandre Couture, « Le monisme neutre »

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Le monisme neutre

Aujourdhui (mardi 28 mai) à 17h30 en salle U/V, nous aurons le plaisir de recevoir Alexandre Couture qui défendra les mérites du monisme neutre. Voici le résumé de son intervention :

Alexandre Couture
« Le monisme neutre : la perception peut-elle se passer de l’être ? »


« Le monisme neutre, dont la paternité fut attribuée à Ernst Mach et William James par Bertrand Russell en 1913, avait tenté de déconstruire le mind-body problem en le traitant à la racine : il renvoyait dos à dos matérialistes et idéalistes, au nom d’une réalité plus fondamentale, ni physique ni psychique, dont les divers dualismes n’étaient que des dérivations, et postulait que la matière est moins matérielle que ne le défendent les premiers et l’esprit moins spirituel que ne l’affirment les seconds. Sa mise au ban de la recherche découle de la réputation dont on l’a affublée, celle de curiosité appartenant à une époque révolue et du fait que son histoire a été écrite du point de vue de ses détracteurs.
Depuis une vingtaine d’années cette doctrine trouve un nouveau souffle, notamment grâce à l’idée de neutralité de la sensation. Elle prend effectivement à contre-pied le concept brentanien d’intentionnalité, transmis tant par la phénoménologie que par une partie de la dite philosophe analytique, spécifiquement d’obédience austinienne : la perception reste indéterminée au regard de la distinction entre un acte du sujet et un objet. Or il semble difficile de conserver sa thèse anti-intentionnaliste en faisant table rase de ce qui en constitue le cœur, l’être lui-même, autrement dit de découpler sa théorie de la perception de son ontologie : une définition positive et maximale du monisme neutre implique que l’on réévalue le statut du percept ainsi que la pluralité des formats de neutralité ontologique. »

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Philosophie et ontologie du web

Mardi 14 mai à 15h30 en salle U/V, nous aurons le plaisir de recevoir Alexandre Monnin, spécialiste de la philosophie et l’ontologie du web, dont il nous parlera. Voici le résumé de son intervention [attention, la séance est bien à 15h30 exceptionnellement !] :

Alexandre Monnin
« La philosophie et l’ontologie du web »

internet

« C’est en prenant conscience de la richesse des débats autour de l’architecture du Web, notamment au sein du W3C, que l’idée d’une philosophie du Web a vu le jour. A première vue, le Web y figure d’abord en tant qu'objet traditionnel de recherche, qui, dans le sillage du Web Sémantique et de l’architecture du Web, entre en résonance évidente avec les problématiques classiques de la métaphysique et de la philosophie du langage. Dans cette perspective, nous étudions quelques-uns de ses composants principaux (URI, ressources).

En parallèle, nous soulignons également son importance au regard de la question du devenir de la philosophie elle-même. En effet, le travail ici entrepris ne s’est nullement contenté de projeter les concepts
a priori d’une philosophia perennis. Il a consisté, au contraire, à interroger les architectes du Web eux-mêmes pour faire émerger leur métaphysique empirique, en observant les controverses qu’elle a suscitées. Quitte, parfois, à prendre davantage au sérieux leurs propres réponses qu’ils ne le firent eux-mêmes. En outre, il s'agit rien de moins que de repenser la pratique de la philosophie en miroir de « l’ingénierie philosophique », selon l’expression de Tim-Berners-Lee, pensée ici comme la production de distinctions nouvelles (P. Livet) dans un monde en train de se faire (une activité en définitive, ontogonique).

In fine, le concept de « ressource », au coeur de l’architecture du Web, fournit une redéfinition de l’objet très riche, proche de la conception développée dans On the Origin of Objects par Brian Cantwell Smith. Nous sommes ainsi conduits, au titre d’une philosophie de l'ingénierie philosophique à mener une réflexion plus vaste sur la nature de l’objectivation et des objets (de nature "ontologique", donc, au sens de « théorie de l’objet », que revêt ce mot depuis son apparition dans le lexique philosophique au XVIIe siècle). Celle-ci rejoint des préoccupations politiques, dans la perspective de l’établissement d’un monde commun, auquel le Web participe activement. »

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Sandra Lehmann, « The metaphysics of existence »

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The metaphysics of existence

Mardi 7 mai à 16h30 en salle U/V, nous aurons le plaisir de recevoir Sandra Lehmann, venue spécialement de l’université de Vienne où elle enseigne pour nous parler, en anglais, de sa métaphysique de l’existence. Voici le résumé de son intervention [attention, la séance est bien à 16h30 exceptionnellement !] :

Sandra Lehmann
« The metaphysics of existence »

« In classical philosophy of existence, there are two ways to elaborate the problem of existence. First, existence refers to the finitude and contingency of human life that, accordingly, escapes the account of supratemporal or metaphysical reason.

Second, existence escapes the rational account but this is so because existence forms an absolute aspect of being which remains unassailable by reason. The finite character of being is a result of the mediation of reason and the absolute. However, finite temporality is not being’s definite form.

In my lecture, I will develop further the second line of existential philosophy whose starting point is the later philosophy of Schelling. The basic question is the following: What is the ontological status of the statement that there is something? In fact, the questioning has to describe an arc here between the apparently simple meaning of that-it-is and the complex problem of what that-it-is does imply for an understanding of the being of beings as such.

I will approach this question by addressing two other questions that lead right into its heart.

First, if we take the insight of classical philosophy of existence serious that existence or that-it-is escapes the rational account how can there be an access to it? In order to answer this question, I will draw on the concept of reality belief that was first highlighted by David Hume in his “Enquiry Concerning Human Understanding” and again emphasized by Friedrich Heinrich Jacobi in his discussion of Kant’s critical philosophy.

Secondly, we have to ask for the content of being qua existence. If reality belief has a direction that towards which it is directed cannot be empty. Rather, there has to be content, yet, it escapes the rational form. I will propose to understand this content as absolute, but non-phenomenal. Obviously, this is a strong metaphysical statement and I will have to show what, in my view, justifies the aggregation of existence and metaphysics that I propose. »

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Asya Passinsky, « The ontology of social objects »

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The ontology of social objects

Voici le résumé de la prochaine séance, une réflexion (en anglais) sur l’ontologie des objets sociaux, par Asya Passinsky (NYU), qui aura lieu mardi 30 avril à 17h30 en salle U/V :

Asya Passinsky
« The ontology of social objets »

social object


« Ordinary experience suggests that under certain circumstances, we can create things like money, boundaries, stocks, governments, nation-states and corporations by mere declaration. But we cannot likewise create other kinds of objects in this way. For example, we can cannot create H2O molecules, trees, tables or numbers by mere declaration. So how is it that we can create social objects in this way? I will argue against a reductivist answer to this creation-by-declaration puzzle which identifes every token social object with a token physical object, and against an eliminativist answer which maintains that social objects do not exist. I will conclude with some speculative remarks about a response-dependent answer to the puzzle, which I think is more promising.  »

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Le panpsychisme

Voici l’intitulé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 16 avril à 17h30 en salle U/V :

Frédéric Nef
« Réflexions sur le panpsychisme »

panpsychism

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Jean-Marie Chevalier, « L’empreinte du monde »

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L'empreinte du monde

Voici le résumé de la prochaine séance, une rencontre avec Jean-Marie Chevalier, qui aura lieu mardi 9 avril à 17h30 en salle U/V :

Jean-Marie Chevalier
« Les formes logiques et métaphysiques »
Discussion autour de
L’Empreinte du monde

empreinte-du-monde

« Les philosophes, d’Aristote à Wittgenstein, prétendent utiliser la logique pour en tirer des vérités sur la nature des choses. Mais la méthode de ce passage a rarement été explicitée. Si la connaissance métaphysique requiert un détour par la pensée formelle, sans doute est-ce parce que nous ne connaissons du monde que les formes et non la matière. Aussi pouvons-nous tout au plus espérer recueillir l’empreinte du monde dans notre esprit.
Les formes de la pensée objective qui s’offrent dans les sciences formelles ne constituent pas seulement la face connaissable du monde mais aussi sa plus grande perfection et sa plénitude ontologique, de sorte qu’elles nous présentent des signes des structures fondamentales de l’être. C’est pourquoi la sémiotique est particulièrement qualifiée pour accompagner ce cheminement de la logique jusqu’à la métaphysique. En se laissant guider par la philosophie de Peirce, le présent livre se met en quête des empreintes laissées par les formes pures et interroge leur rapport avec le monde physique d’une part, avec notre pensée de l’autre. »

L’empreinte du monde est publié aux Éditions Ithaque.

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Raphaël Millière, « Dieu est-il un zombie ? »

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Dieu est-il un zombie ?

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 2 avril à 17h30 en salle U/V :

Raphaël Millière
« Dieu est-il un Zombie ? »

zombie-god

« Les philosophes contemporains de l’esprit appellent ‘zombies’, en référence à la
pop culture, des êtres qui seraient extérieurement indissociables des êtres humains, et dont le comportement serait strictement identique, mais qui n’auraient aucune expérience consciente. Si le physicalisme — la thèse selon laquelle tout ce qui existe est entièrement déterminé par des propriétés physiques — est correct, alors un monde physiquement semblable au nôtre dans lequel n’existeraient que des zombies devrait être impossible (car la conscience devrait nécessairement survenir sur des états physiques identiques à ceux de notre monde). Or un tel monde est concevable, et partant logiquement possible : tel est l’argument antiphysicaliste mobilisé par des philosophes tels que David Chalmers à l’appui d’une thèse dualiste, selon laquelle il existe des propriétés mentales irréductibles aux propriétés physiques, expliquant ainsi l’existence des expériences conscientes. Je souhaiterais détourner ce débat de son lieu d’origine pour le transposer au domaine de la philosophie de la religion. La thèse que je tenterai d’accréditer est la suivante : si Dieu existe, alors nous avons des raisons de considérer qu’il n’a pas d’expériences conscientes. En d’autres termes, Dieu serait un zombie divin, indissociable pour les croyants d’un Dieu conscient, et qui pourtant n’aurait aucune forme de conscience. Mon argument s’attachera à montrer l’incohérence de la notion de ‘perspective divine’ à travers une réflexion sur quelques attributs classiquement conférés à l’être suprême dans les religions monothéistes, notamment l’omniscience et l’omniprésence. Je dégagerai au terme de mon analyse plusieurs manières cohérentes de concevoir Dieu, pour privilégier l’option qui sauvegarde l’omniprésence et l’efficience causale au détriment de la conscience. Je conclurai en faisant valoir quelques avantages théologiques de l’hypothèse du Dieu-Zombie, notamment sur le terrain des problèmes de théodicée. »

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Julie Fontaine, « Les intuitions modales de nécessité »

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Les intuitions modales

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 26 mars à 17h30 en salle U/V :

Julie Fontaine
« Les intuitions modales relatives aux jugements de nécessité »

« Mon exposé portera sur nos intuitions de nécessité. Avant d’en venir à la question de leur épistémologie, je commencerai par résumer les différentes positions qui ont été défendues et je conserverai de ces discussions l’approche conceptualiste. Je suggérai quelques réponses aux objections bien connues qui ont été faites au conceptualisme. Et je me concentrerai davantage sur le problème d’un accès épistémique et aléthique à des vérités d’ordre métaphysique. J’essayerai de déterminer dans quelle mesure et à quelles conditions un accès de ce type est tenable. À cette fin, je proposerai d’abord une approche régressive, partant de laquelle nos intuitions de nécessité sont des intuitions de négation -i.e., « nécessairement p si et seulement s’il est contre-intuitif que non(p) » ou que « non[non(non p))]»* (fin de la régression). Parce que c’est peut-être bien ce que nous trouvons contre-intuitif, plutôt que ce que nous trouvons intuitif, qui détermine nos intuitions de nécessité, une révision s'impose. D’abord, nos jugements de nécessité ne sont pas aussi immédiats que nous le présumons. Ensuite, c'est l’élimination d'alternatives concevables qui nous conduit à juger un énoncé ou un état de chose comme nécessaire, d'un point de vue métaphysique. Enfin, il faut rendre compte de l’attitude qui conduit à ce type de dialectique, et revoir ainsi radicalement la façon dont nous concevons le rôle de nos intuitions en métaphysique.

*
Grosso modo, avoir l’intuition que nécessairement p, c’est trouver contre-intuitif de dire que c’est faux qu’il soit faux que p soit faux (en dernière analyse). »

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Thibaut Giraud, « Actualiste et meinongien à la fois, II »

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Un nominalisme meinongien

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 19 mars à 17h30 en salle U/V :

Thibaut Giraud
« Actualiste et meinongien à la fois, II »
Pour un nominalisme meinongien

« Je commencerai par reformuler succinctement et d’une façon légèrement différente les idées défendues au cours de la séance du 14 février dernier afin de rendre ma démarche plus lisible. L’idée générale est la suivante: je défends que la sémantique formelle décrit une structure vérifactionnelle, et que la vérifaction doit nous guider pour déterminer l'engagement ontologique ; ainsi donc j’en arrive à la conclusion que la sémantique formelle nous donne les clés de l’engagement ontologique. Pour cette raison, je pense que nous devons construire des sémantiques en partant d’une perspective ontologique, c'est-à-dire en faisant en sorte que la sémantique soit en accord avec tels ou tels présupposés ontologiques. J’exposerai ce que j'appelle des cadres ontologiques (le cadre nominaliste, le cadre aristotélicien-armstrongien, le cadre platonicien) cadres à partir desquels on peut construire des sémantiques.

J’en viendrai ensuite à exposer un nominalisme meinongien, autrement dit une théorie ayant le pouvoir expressif typique des théories meinongiennes mais formulée dans un cadre nominaliste, donc n’engageant ontologiquement qu’envers des individus concrets.  »

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Louis Morelle, « Les modes d’existence de Bruno Latour »

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Le texte rédigé de l’intervention sera publié d’ici peu.

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Les modes d'existence de Latour

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 12 mars à 16h30 en salle U/V (attention au changement d’horaire exceptionnel !) :

Louis Morelle
« Les modes d’existence selon Bruno Latour »

« Dans sa récente
Enquête sur les modes d'existence, Bruno Latour présente une version singulière du pluralisme ontologique, conçu comme autorisant une multitude de modes ou régimes d’existence distincts (accueillant aussi bien la persistance physique que la fiction ou les actes politiques dans leur mode propre). Une telle position, largement inspirée par le pragmatisme de W. James, cherche à permettre une compréhension plus ample de la pluralité des phénomènes, venant ainsi corriger le ‘monisme neutre’ pour lequel Latour était connu, à travers la théorie de l’acteur-réseau. Elle a également pour conséquence une redéfinition de la métaphysique comme anthropologie, suivant une approche férocement déflationniste. Nous présenterons les racines générales du pluralisme philosophique, puis entamerons une description du système de Latour et des difficultés qu’il engendre, avant d’envisager plusieurs ‘portes de sorties’ métaphysiques permettant de concilier les ‘gains’ ontologiques promis par Latour avec un maintien de l’autonomie de la métaphysique. »

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La notion d'image chez Lewis

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 5 mars à 17h30 en salle U/V :

Michele Salimbeni
« Y-a-t-il une notion d’image chez David Lewis ? »

« La thèse que j’ai l’intention de discuter et de soutenir, dans mon exposé, affirme qui existe une notion d’image dans la philosophie de Lewis.
Ce que nous essayons de clarifier ici est, en grande partie, un nouvel aspect de la métaphysique de Lewis. En effet, bien qu’il soit connu pour ses contributions multiples et éclairantes développées dans divers champs de la philosophie telles la philosophie du langage, la logique, l’éthique, la philosophie des mathématiques, la théorie de l’esprit et la métaphysique, il n’existe actuellement aucune étude critique portant sur cet aspect.
Pour reconstruire le concept d’image, nous nous concentrerons sur trois points :

  1. La défense par Lewis de deux théories, apparemment opposées, impliquant la perception visuelle : the exposure hypothesis et the color-mosaic theory.
  2. L’image de la réalité comme une mosaïque et la survenance humienne.
  3. La critique de l’ersatzisme pictural.

À partir de ces analyses, se trouve renforcée l’idée que la pensée de Lewis forme un système philosophique compact et, à notre avis, cohérent. »

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Michele Salimbeni, « Pourquoi croire en une pluralité de mondes ? »
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Pourquoi croire au réalisme modal ?

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 26 février à 17h30 en salle U/V :

Michele Salimbeni
« Pourquoi croire en une pluralité de mondes ? »
Réponse à Stéphane Chauvier sur le réalisme modal de David Lewis

« Dans son article ‘Le déversoir modal’ (
Klesis n°24, ‘La philosophie de David Lewis’, 2012, pages 56-77) Stéphane Chauvier affirme que l’une des nouveautés de la métaphysique analytique réside dans sa méthode : ‘elle prend la forme d’une exploration dialectique de la justifiabilité de certains choix’.
Au lieu de ‘témoigner de leurs visions intellectives ou de prouver des vérités ontologiques’, les métaphysiciens, selon Chauvier, donnent par exemple ‘des raisons pour choisir de croire qu’il y a des universaux ou choisir de croire qu’il n’y en a pas’.
Or tout le monde s'accorde sur le fait que l’usage des mondes possibles permet d’éclairer des problèmes métaphysiques apparemment insolubles. Pourquoi ne pas envisager les mondes possibles comme de simples constructions linguistiques et croire à une thèse, plus difficile à défendre, comme la thèse proposée par David Lewis, de l'existence d'une pluralité de mondes ?
Dans son article Stéphane Chauvier pose donc cette question : pourquoi croire en cette étrange hypothèse ? Pour Chauvier la réponse est que l’on peut adhérer à la thèse des mondes possibles seulement par jeu de croire sans accepter. Dans mon exposé je rejetterai cette conception de croyance métaphysique et ce concept de ‘jeu’ en m'appuyant sur les raisons, clairement énoncées par Lewis, qui montrent l'utilité de la théorie de la pluralité des mondes et qui nous font comprendre pourquoi le philosophe américain croit en ces mondes. Je montrerai comment Lewis lui-même aurait réfuté la critique de Chauvier et, enfin, je prendrai la défense du réalisme modal et du projet de réduction ontologique proposés par David Lewis. »

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Thibaut Giraud, « Actualiste et meinongien à la fois, I »



Texte de l’exposé

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L'engagement ontologique en question

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 19 février à 17h30 en salle U/V :

Thibaut Giraud
« Actualiste et meinongien à la fois ? »
Partie I - Recherches sur l’engagement ontologique du point de vue de la sémantique formelle

« Il semble que l’expression ‘actualisme meinongien’ constitue un oxymore : un meinongien affirme qu’il y a des objets qui n'existent pas (et même des objets impossibles !), tandis qu’être actualiste consiste à défendre que tout existe actuellement. Pour comprendre comment ces deux positions peuvent néanmoins se révéler conciliables, il faut noter qu’elles n’élèvent pas des exigences du même type. Lorsque l’actualiste soutient que tout existe actuellement, il faut l’entendre au sens fort comme signifiant qu’il n’est engagé ontologiquement qu’envers des objets existants actuellement. Par contre, ce qui importe au meinongien, c’est avant tout le fait que sa théorie représente de façon adéquate un certain type de discours à propos des objets existants et non-existants. Son exigence relève plutôt du pouvoir expressif de la théorie, indépendamment de ce à quoi cette théorie l’engage ontologiquement. Un actualisme meinongien serait donc envisageable : ce serait une théorie ayant le pouvoir expressif d’une théorie meinongienne et qui pourtant n’engagerait ontologiquement qu’envers des objets existant actuellement.
Pour montrer qu’une telle théorie est envisageable, il est crucial d’étudier de près la question de l’engagement ontologique, en particulier celui des langages formels. Cette première séance sera consacrée à présenter et défendre un critère d’engagement ontologique qui s’oppose au critère de la quantification proposé par Quine et généralement retenu depuis : je soutiendrai que l’engagement ontologique d’une théorie doit plutôt avoir trait à la
vérifaction de cette théorie (c’est-à-dire à ce qui rend vraie ses propositions). Appliqué à un langage formel, ce critère implique de s’intéresser à l'interprétation sémantique de ce langage et en particulier à ce que j’appellerai les domaines de base de la sémantique.
On étudiera l’engagement ontologique de la logique du premier ordre et de différentes interprétations de la logique du second ordre (c’est-à-dire des logique permettant de quantifier sur des variables de prédicats aussi bien que sur des variables individuelles). On verra notamment que, contrairement à une idée répandue, on peut parfaitement formuler une logique du second ordre qui n’engage ontologiquement qu’envers des individus. On étudiera également l'engagement ontologique de différentes interprétations de la logique modale quantifiée, et l’on verra que la plupart des stratégies actualistes pour la modalité semblent faire fond sur une compréhension vérifactionnelle de l'engagement ontologique.
Une seconde séance plus tard dans l'année sera consacrée à l’exposition d’une théorie meinongienne actualiste. »

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Raphaël Millière, De mon existence (4/4)
« La nécessité de mon existence »

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De mon existence IV

Voici le résumé de la prochaine séance du séminaire, qui aura lieu mardi 12 février à 17h30 en salle U/V. (Contrairement à ce qui avait été originellement annoncé, la séance de Thibaut Giraud sur l’actualisme meinongien aura lieu la semaine suivante, le 19 février.)

De mon existence, IV. Mon existence est-elle nécessaire ?
« Nous avons examiné la fois dernière plusieurs manières d’aborder l’idée que mon existence est contingente, notamment à partir de la sémantique kaplanienne des indexicaux. L’ultime séance de ce cycle sera consacrée au contraire aux (rares) arguments que l’on peut faire valoir en faveur de la nécessité de mon existence. Nous examinerons d’abord l’argument logique de Timothy Williamson en faveur du nécessitarisme, très contestable, puis nous nous tournerons vers le problème de savoir si je puis concevoir ma propre inexistence. En effet, si l’impossibilité d’imaginer quelque état de chose est un indice de l’impossibilité qu’il soit le cas, alors la supposée difficulté à imaginer mon inexistence pourrait favoriser l’hypothèse de la nécessité de mon existence. Nous tenterons de démêler l’écheveau des concepts intriqués dans ce problème, notamment l’ambiguïté du terme ‘concevoir’ et l’opacité des rapports entre l’imagination et la perspective subjective, avant de conclure sur des questions relatives à l’épistémologie des jugements modaux. En dernière analyse, nous proposerons modestement une réponse sceptique à la question de savoir si j’aurais pu ne pas exister. »

Lectures suggérées
S. Nichols [2007]. « Imagination and immortality: thinking of me », Synthese, vol. 159, n°2, pp. 215-233.

T. Williamson [2002]. « Necessary Existents », in A. O’Hear (éd.), Logic, Thought and Language, Cambridge, Cambridge University Press, 2002, pp. 233-251.

Ces deux textes ont été rendus disponibles en ligne par leurs auteurs (une simple recherche google permet de les trouver en PDF).

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Raphaël Millière, De mon existence (3/4)
« La contingence de mon existence »

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De mon existence III

Voici le résumé de la prochaine séance du séminaire, qui aura lieu mardi 5 février à 17h30 en salle U/V.

De mon existence, III. Aurais-je pu ne pas exister ?
« Après avoir mis en question mon existence, en examinant les arguments nihilistes, sceptiques et réductionnistes, pour faire finalement valoir la pertinence d’un cogito bien compris, nous nous intéresserons cette semaine à la valeur des arguments en faveur de la contingence de mon existence. Il est très courant de supposer que j’aurais pu ne pas exister ; mais que signifie vraiment ce jugement contrefactuel ? Nous prendrons soin de distinguer plusieurs sens de la contingence en question : contingence physique et biologique qui repose sur des calculs combinatoires et probabilistes (mes parents auraient pu ne pas se rencontrer, la ‘loterie’ générique aurait pu avoir un résultat différent, etc.), mais également contingence logique et contingence ontologique. Nous évoquerons à cet égard la manière dont la sémantique standard des indexicaux de Kaplan suppose que la proposition ‘j’existe’ est contingente a priori. Nous terminerons en évaluant les conséquences métaphysiques de ces réflexions. »

Lecture suggérée
D. Kaplan [1989]. « Demonstratives », in J. Almog, J. Perry, & H. Wettstein (éds.) Themes from Kaplan, Oxford University Press ; trad. fr. partielle de P. De Rouilhan & F. Rivenc, « Les démonstratifs », in B. Ambroise & S. Laugier (éds.), Textes-clés de Philosophie du langage, vol. 2, Paris, Vrin, 2011.

Les enregistrements de la dernière séance sont dorénavant disponibles en téléchargement dans la section Séances, et également sont consultables en streaming dans la suite de ce billet.

Raphaël Millière, De mon existence (2/4)
« 
Cogito et certitude de mon existence »


Discussion


tableau

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De mon existence II

Voici le résumé de la prochaine séance du séminaire, qui aura lieu mardi 29 janvier à 17h30 toujours en salle U/V.

De mon existence, II. Cogito et certitude de mon existence
« Le
cogito est l’un des arguments les plus fameux de l’histoire de la philosophie, à juste titre ; sous sa forme générique, il est également plus ancien qu’on ne le pense généralement (nous aurons l’occasion d’aborder en passant cette question ‘archéologique’). Malgré son apparente simplicité, il continue cependant de diviser les philosophes, aussi bien quant à sa validité qu’à sa juste interprétation. Nous examinerons dans un premier temps la forme de l’argument, avant de le confronter aux thèses ‘nihilistes’ évoquées lors de la séance précédente. Ce faisant, nous ferons abondamment référence à l’excellent travail du philosophe finlandais Jaakko Hintikka, qui s’est notamment interrogé sur la nature du cogito : s’agit-il d’une inférence, comme son expression cartésienne canonique le laisse penser, ou bien d’une performance ? Nous trancherons avec Hintikka en faveur d’une interprétation performative du cogito, bien que cette ambiguïté ne soit pas clairement révoquée dans les textes de Descartes lui-même. »

Lectures suggérées
J. Hintikka [1962]. « Cogito, Ergo Sum: Inference or Performance? »,
The Philosophical Review, vol. 71, n°1, pp. 3-32.

Les enregistrements de la dernière séance sont dorénavant disponibles en téléchargement dans la section
Séances, et également sont consultables en streaming dans la suite de ce billet.

Raphaël Millière, De mon existence (1/4)
« Splendeur et misère du nihilisme »



Discussion


Enfin, le savoureux poème satirique de Voltaire,
Les Systèmes, qui a été lu lors de la dernière séance est réédité et publié sur le site, dans la section « extraits » de la page Publications.

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Cycle de rentrée - « De mon existence »

À l’occasion de la reprise de l’Atmoc, j’ai prévu un cycle de quatre séances intitulé « De mon existence », les mardis 22 janvier, 29 janvier, 5 février et 19 février à 17h30 en salle U/V. Voici le résumé général du cycle, suivi du résumé de la première séance.

Raphaël Millière - « De mon existence » (cycle de 4 séances)
« Il est certainement passé de mode, dans le champ de la philosophie contemporaine – et
a fortiori dans celui de la métaphysique analytique – de s’intéresser à mon existence comme à un objet particulier de l’enquête ontologique. Il n’est pourtant pas vain ni stérile de s’interroger à nouveaux frais sur certains grands thèmes autrefois associés à la tradition existentialiste, telle la variation subjective de la question leibnizienne – pourquoi suis-je plutôt que ne suis-je pas ? – et son corolaire contrefactuel – aurais-je pu ne pas exister ? Je souhaiterais lever, le temps de quatre exposés, l’interdit ‘quinien’ qui pèse encore sur ce genre de questionnement afférent à la contingence ou à la nécessité de mon existence, tout en recourant à la logique formelle pour contrôler la validité de certains raisonnements courants, ainsi qu’à la psychologie cognitive sur le versant empirique de la réflexion – notamment à propos de la question de savoir si je puis ou non concevoir ma propre inexistence. Ce faisant, je serai amené à aborder par un biais transversal des questions classiques de philosophie de l’esprit (sur le fameux hard problem de la conscience), de métaphysique (sur la nature de la nécessité et la causation), d’épistémologie (sur la connaissance modale) et de sémantique (sur les termes indexicaux). Par surcroît, ce cycle sera l’occasion de relire à la lumière des enjeux contemporains certains textes classiques – autour du cogito cartésien et des théories auto-représentationalistes de la conscience – et de faire dialoguer plusieurs traditions et disciplines parfois jugées incommensurables – la philosophie analytique, l’existentialisme, la phénoménologie, les sciences cognitives et de façon plus marginale la biologie. »

I. Splendeur et misère du nihilisme subjectif - 22 janvier
« Avant de me demander pourquoi j’existe plutôt que pas, ou si j’aurais pu ne pas exister, il semble que je doive poser la question la plus ridicule de l’histoire de la philosophie :
est-ce que j’existe ? Certes, le nihilisme subjectif, c’est-à-dire la thèse selon laquelle je n’existe pas, semble vouée à n’être, avec le solipsisme, qu’un drôle de cadavre dans le placard de la spéculation. Pourtant, à mille lieues du ‘sens commun’ jadis porté aux nues dans la jeune tradition analytique par G. E. Moore, certains philosophes ont sérieusement défendu diverses versions de cette thèse sulfureuse. Il convient donc de rouvrir le dossier qui, de Gorgias à Metzinger en passant par Hume, Lichtenberg, Nietzsche, Wittgenstein, Mach, et Unger, n’a cessé d’alimenter une littérature anticartésienne aujourd’hui corroborée par des travaux neuroscientifiques. Nous soutiendrons néanmoins, au terme de ce parcours étonnant, que la thèse du nihilisme subjectif est peut-être inoffensive à l’égard du problème métaphysique qui nous intéresse. »

Lectures suggérées
T. Metzinger [2011]. « The No-Self Alternative », in S. Gallagher (éd.),
Oxford Handbook of the Self, Oxford, Oxford University Press, pp. 279-296.

P. Unger [1979]. « I Do Not Exist », in G. F. MacDonald (éd.),
Perception and Identity, London, Macmillan Press, reproduit in P. Unger, Philosophical Papers. Volume II, Oxford University Press, 2006.

[N’hésitez pas à
me contacter pour obtenir ces textes]

Le bonus de la semaine
La séance inaugurale de la saison 2013 s’achèvera sur la lecture d’un savoureux poème satirique de Voltaire dans lequel les métaphysiciens et les théologiens en prennent pour leur grade…

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Dernière séance de l'année

L’année passe vite, et nous arrivons déjà au terme de la première saison de l’Atmoc. Nous accueillerons ce vendredi 11 mai en salle Celan Nicolas Liabeuf qui viendra nous parler des enjeux du recours à la méréologie en philosophie, à partir du livre classique de Peter Simons, Parts.

Je précise que j’ai ajouté sur le site le
texte de l’exposé de Tristan Garcia.


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Le réisme de Kotarbiński

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Tadeusz Kotarbiński (1886-1981) est un philosophe polonais de l’école de Lvov-Varsovie, élève de Twardowski et de Łukasiewicz, qui a notamment, contrairement à ces derniers, fait d’importantes contributions à l’ontologie.
Le vendredi 20 avril à 17h en salle Celan, Anna Zielinska, spécialiste de Kotarbiński et traductrice de l’ouvrage de référence de Jan Wolenski, L’école de Lvov-Varsovie (Vrin 2012), interviendra sur l’ontologie réiste du philosophe polonais.

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Intervention de Tristan Garcia

Tristan Garcia interviendra ce vendredi 13 avril à 17h en salle de séminaire du pavillon Pasteur. Voici la présentation de son intervention :

Après Meinong. Une autre théorie de l'objet.

Reprenant les thèses de Twardowski puis du Meinong de la Gegenstandtheorie, nous proposerons d'identifier une position métaphysique élaborée chez certains disciples de Brentano, au tournant du XIXe et du XXe siècle: la défense d'une contrainte ontologique faible, aboutissant à une conception de l'objet en deçà même de l'être. La formulation de cette contrainte ontologique faible passe par la formule: "Il y a des objets dont il est vrai de dire qu'il n'y a pas de tels objets."
Constatant que c'est au contraire la défense d'une contrainte ontologique forte, identifiée au principe de non-contradiction, qui est devenue l'orthodoxie dans la grande tradition analytique, après les attaques de Russell contre Meinong, nous proposerons de renouer avec l'idéal d'une tinologie ultra-accueillante, à contrainte ontologique faible.
Ce faisant, nous ne reprendrons pourtant pas à notre compte l'intégralité du programme meinongien ou néomeinongien (Edward N. Zalta, Richard Sylvan); localisant au contraire trois contraintes ontologiques résiduelles dans la Gegenstandtheorie (l'objet enchaîné à la représentation ou à la connaissance; un cadre spatiotemporel rigide; une classification hiérarchique), nous livrerons à la discussion le programme d'une autre théorie de l'objet, qui permettrait de redonner sens à une véritable dé-détermination des entités. À cette fin, nous distinguerons notamment avec soin la chose (équivalent à l'etwas ou à l'aliquid) et l'objet, en introduisant progressivement à quelques thèses de notre ouvrage récemment publié, Forme et objet. un traité des choses.

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Cycle sur le néo-meinongianisme

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Depuis la publication de La théorie de l’objet d’Alexius Meinong en 1904, qui a ouvert le champ de l’ontologie à l’étude des objets non-existants et contradictoires, d’autres philosophes, de tradition analytique, ont tenté de suivre et prolonger cette voie en utilisant notamment la logique formelle. Durant deux séances consacrées à ces « néo-meinongiens » parmi lesquels figurent Terence Parsons, Richard Routley ou encore Edward Zalta, Thibaut Giraud présentera les progrès des travaux consacrés aux objets abstraits, et aux objets fictifs en particuliers.

Ces séances auront lieu le
vendredi 30 mars en salle Celan et le vendredi 6 avril en salle de séminaire.

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Cycle Roman Ingarden (1893-1970)

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Nous entamons cette semaine un cycle consacré au philosophe polonais Roman Ingarden, phénoménologue, étudiant de Twardowski et disciple de Husserl, qui a développé l’un des édifices ontologiques les plus vastes, les plus systématiques et les plus profonds du XXe siècle.

  • vendredi 16 mars [salle Celan] : Raphaël Millière. Introduction à l’ontologie de Roman Ingarden, sous la forme d’un parcours synoptique de son opus magnum, Der Streit um die Existenz der Welt (La controverse sur l’existence du monde).
  • vendredi 23 mars [salle de séminaire] : Patricia Limido-Heulot, traductrice et spécialiste de l’oeuvre de Roman Ingarden, reviendra sur la question du « sujet de propriétés » (Träger der Eigenschaften / property bearer), au coeur de toute métaphysique substantialiste depuis Aristote.

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Séance sur la théorie des tropes

Vendredi prochain, nous aurons le plaisir de recevoir Frédéric Nef qui présentera et commentera le fameux article de D.C. Williams, « The Elements of Being » (1953) à l’origine de la réhabilitation du concept de particulier abstrait sous le nom de « trope ».
L’article est disponible gratuitement en suivant ce lien. Il est également traduit en français dans le volume des « Textes clés de la métaphysique contemporaine » chez Vrin. Pour un aperçu complet des discussions contemporaines sur les tropes, on peut se reporter à l’article de John Bacon dans l’encyclopédie Stanford.

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Introduction à la topologie du temps

Ce vendredi 17 février, nous continuons notre cycle sur le temps en explorant ses propriétés formelles, et plus précisément ses propriétés topologiques. Le temps est-il linéaire, circulaire, arborescent, ouvert, clos, dense, discret, a-t-il un commencement et une fin ? - autant de questions complexes que nous nous poserons en salle Celan. Je ne propose pas de lecture préliminaire cette semaine, car en dehors d’une littérature très spécialisée, les questions de topologie du temps ne sont guère abordées que sur le mode de l’allusion. Néanmoins, je mettrai comme d’habitude une version intégralement rédigée de mon texte en ligne après l’exposé.


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Autre information, je suis dans l’incapacité pour le moment de mettre en ligne les enregistrements des dernières séances (la dernière séance elle-même n’ayant pas été enregistrée). J’espère pouvoir mettre fin prochainement à ce fâcheux contretemps.

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Cycle sur le temps

Nous reprendrons ce vendredi 10 février nos activités avec l'intervention de Baptiste Le Bihan, qui nous présentera les enjeux du débat opposant aujourd'hui les partisans du présentisme (seules les choses présentes existent) aux partisans de l'éternalisme (les choses passées, présentes et futures existent), en entrant dans le détail de ses subtilités, et en montrant le lien qui l'attache au problème de la contingence du futur. Cette intervention sera la première d’un cycle de trois séances sur le temps.
En guise de lecture préliminaire, il est possible de lire "The Time of Our Lives" de D.H. Mellor, ainsi que l’article fondateur de
McTaggart, "The Unreality of Time" (1908).


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Suite du programme

Voici la suite du programme :

  • 20 janvier [salle Celan] : nous lirons l’article séminal de la théorie des vérifacteurs, écrit à six mains par K. Mulligan, P. Simons et B. Smith, « Truth-Makers » (Philosophy and Phenomenological Research, 44, 1984). Thibaut Giraud nous présentera l’article avant que nous le discutions collectivement.

  • 27 janvier [salle Celan] : cette séance un peu particulière sera dédiée à deux néoplatoniciens contemporains. Olga Kobenko nous présentera Alexei Losev (Алексе́й Ло́сев), un philosophie russe très original auquel elle consacre sa thèse, et Victor Béguin nous parlera de Stanislas Breton dont le maître ouvrage, Du Principe, vient d’être réédité.

  • 3 février [salle de séminaire] : séance annulée.

Cycle sur la métaphysique du temps :

  • 10 février [salle Celan] : Baptiste Le Bihan nous présentera le débat entre l’éternalisme et le présentisme, en lien avec le problème de la contingence du futur.

  • 17 février [salle Celan] : Raphaël Millière – introduction à la topologie du temps.

  • 24 février [salle Celan] : séance annulée

  • 2 mars [salle Celan] : séance collective sur l’endurantisme et le perdurantisme.

  • 9 mars [salle Celan] : Frédéric Nef interviendra sur la théorie des tropes (à préciser)

Les enregistrements de la dernière séance, ainsi que l’excellent texte de Louis Morelle sur le réalisme spéculatif, ont été ajoutés.
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Programme de la rentrée

Un petit incident technique m’a empêché de mettre le site à jour la semaine dernière, mais il est maintenant réglé. Voici le début du programme de la rentrée 2012, qui sera complété peu à peu :

  • Vendredi 6 janvier [salle Celan] : j'interviendrai sur la question canonique de la métaphysique occidentale depuis Leibniz, « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». La discussion de cette question, sous ses diverses formes, court de Siger de Brabant aux métaphysiciens d'aujourd'hui (Lowe, Van Inwagen, Nef, Meillassoux), en passant par Schopenhauer, Bergson, James, Wittgenstein et Heidegger. Cette intervention reprendra le fil des discussions historiques et contemporaines du problème, en essayant de déterminer certains écueils et certaines méprises dans l'examen de ses présupposés. Une version intégralement rédigée de l’exposé sera ensuite publiée.

  • Vendredi 13 janvier [salle de séminaire] : Louis Morelle interviendra sur le réalisme spéculatif en discutant les propos de ses différents acteurs, de Quentin Meillassoux à Tristan Garcia en passant par Graham Harman. L'intervention sera axée sur le concept d'objet en général et ses difficultés. Graham Harman lui-même sera peut-être présent lors de cette séance et pourra éventuellement nous dire deux mots de sa perspective.

Les enregistrements et handouts détaillés de la dernière séance sont désormais en ligne ; cette séance un peu particulière regroupait deux petits exposés, l’un sur le problème des futurs contingents et la logique temporelle, l’autre sur le problème de la contingence dans la logique modale quantifiée.

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La fin d'un cycle

Les vacances de Noël approchent, mais nous ne chômerons pas d’ici la mi-décembre. Après avoir travaillé avec Martin Fortier sur Quentin Meillassoux durant deux séances fort intéressantes, nous aurons le plaisir d’entendre une dernière fois Michele Salimbeni, qui nous présentera sa théorie modale de la perception agrémentée d’extraits de films : rendez-vous le 9 décembre en salle Celan. Enfin, pour achever de manière ludique notre long cycle sur la modalité et prendre congé dans la bonne humeur, nous organiserons probablement une séance plus interactive le 16 décembre, consacrée au thème de la contingence, sous la forme d’un véritable « atelier » - puisque tel est bien, après tout, le nom de notre séminaire -, mêlant logique modale, histoire de la philosophie, méta-ontologie et autres disputationes metaphysicae dont nous avons le secret.



atmoc-dreyfus
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Programme : suite du cycle sur la modalité

Vendredi dernier, Michele Salimbeni a ouvert un cycle de séances sur la modalité (possibilité et nécessité) en présentant le réalisme modal de David Lewis. Le programme du cycle complet est désormais fixé (même s’il est toujours susceptible d’être modifié en fonction des intervenants) :

  • 21 oct. : le réalisme modal, suite (Michele Salimbeni)
  • 28 oct. : le combinatorialisme d'Armstrong (Thibaut Giraud)
  • 4 nov. [salle de séminaire] : l'actualité du réalisme modal (Michele Salimbeni)
  • 11 nov. : REPORTÉ
  • 18 nov. : l’actualisme modal, Plantinga et Van Inwagen (Yann Schmitt)
  • 25 nov. : Après la finitude de Meillassoux : enjeux et difficultés (Martin Fortier)
  • 2 déc. [salle de séminaire] : l’isolation d’un absolu dans Après la finitude de Meillassoux (Martin Fortier)
  • 9 déc. : esquisse d'une théorie modale de la perception (Michele Salimbeni)
  • 16 déc. ? Atelier sur la contingence (son histoire et sa formalisation en logique modale)

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Séances sur David Lewis

Lewis

David Lewis (1941-2001) est sans aucun doute l’un des plus grands métaphysiciens de ces cinquante dernières années. Il est donc naturel que l’ATMOC consacre à sa théorie du « réalisme modal » plusieurs séances, d’autant plus que nous célébrons cette année les soixante-dix ans de sa naissance.
Michele Salimbeni, doctorant à l’EHESS (Institut Jean Nicod) et spécialiste de l’oeuvre de David Lewis, a confirmé son intervention dans le cadre de l’ATMOC pour présenter le système du philosophe américain et parler des enjeux actuels du réalisme modal. Quatre séances seront sans doute consacrées à ces questions sous l’égide de Michele Salimbeni :


  • Première séance : « Le réalisme modal : modalité, contrefactuels, mondes possibles »
  • Deuxième séance : « Le réalisme modal : pourquoi faudrait-il croire en une pluralité de mondes ? »
  • Troisième séance : « Le réalisme modal aujourd’hui : On the Plurality of Worlds vingt-cinq ans après »
  • Quatrième séance : « Esquisse pour une théorie modale de la perception ». Michele Salimbeni consacrera cette séance à ses propres travaux qui mettent en rapport la théorie lewisienne des mondes possibles, à laquelle il apporte quelques modifications substantielles, et le concept d’image - travaux qu’il poursuit actuellement dans sa thèse sous la direction de Frédéric Nef, Possibilité, images et mondes possibles.

Ci-dessous figure le résumé que nous a transmis Michele Salimbeni :

Ces interventions portent sur le réalisme modal : la thèse métaphysique sur la pluralité des mondes du philosophe américain David Lewis. Selon cette thèse, les mondes possibles ne sont pas seulement des entités abstraites, utilisées pour donner une explication aux deux concepts modaux centraux de possibilité et nécessité, mais sont des entités concrètes et réelles comme notre univers même. Pour Lewis, « il y a tant d’autres mondes qu’absolument chaque manière possible dont un monde pourrait être est une manière dont quelque monde est ». Chacun de ces mondes est un « grand objet physique », concret. Mais pourquoi croire en une pluralité des mondes ? Quels sont les bénéfices philosophiques d'une adhésion à cette théorie élégante, mais controversée ? Dans son classique On the Plurality of Worlds, Lewis répond que nous devons croire à cette pluralité « parce que l'hypothèse est utile, et que cela est une raison de penser qu'elle est vraie ». Nous tenterons de comprendre les termes de cette utilité.


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