Pourquoi croire au réalisme modal ?

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 26 février à 17h30 en salle U/V :

Michele Salimbeni
« Pourquoi croire en une pluralité de mondes ? »
Réponse à Stéphane Chauvier sur le réalisme modal de David Lewis

« Dans son article ‘Le déversoir modal’ (
Klesis n°24, ‘La philosophie de David Lewis’, 2012, pages 56-77) Stéphane Chauvier affirme que l’une des nouveautés de la métaphysique analytique réside dans sa méthode : ‘elle prend la forme d’une exploration dialectique de la justifiabilité de certains choix’.
Au lieu de ‘témoigner de leurs visions intellectives ou de prouver des vérités ontologiques’, les métaphysiciens, selon Chauvier, donnent par exemple ‘des raisons pour choisir de croire qu’il y a des universaux ou choisir de croire qu’il n’y en a pas’.
Or tout le monde s'accorde sur le fait que l’usage des mondes possibles permet d’éclairer des problèmes métaphysiques apparemment insolubles. Pourquoi ne pas envisager les mondes possibles comme de simples constructions linguistiques et croire à une thèse, plus difficile à défendre, comme la thèse proposée par David Lewis, de l'existence d'une pluralité de mondes ?
Dans son article Stéphane Chauvier pose donc cette question : pourquoi croire en cette étrange hypothèse ? Pour Chauvier la réponse est que l’on peut adhérer à la thèse des mondes possibles seulement par jeu de croire sans accepter. Dans mon exposé je rejetterai cette conception de croyance métaphysique et ce concept de ‘jeu’ en m'appuyant sur les raisons, clairement énoncées par Lewis, qui montrent l'utilité de la théorie de la pluralité des mondes et qui nous font comprendre pourquoi le philosophe américain croit en ces mondes. Je montrerai comment Lewis lui-même aurait réfuté la critique de Chauvier et, enfin, je prendrai la défense du réalisme modal et du projet de réduction ontologique proposés par David Lewis. »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Thibaut Giraud, « Actualiste et meinongien à la fois, I »



Texte de l’exposé

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Projection : Under-the-sky de Michele Salimbeni

Vendredi 15 janvier à 20h dans l’amphithéâtre Rataud, nous poursuivons le Petit séminaire en projetant Under-the-sky de Michele Salimbeni, en présence du réalisateur qui commentera ensuite son film.

«
Under-The-Sky offre une terre aride, autour du néant. Réveil. Que fait seule ici une fillette dans l’étendue désertique des restes de la civilisation? Étrange liquide noir sur les verres de maisons vides. Sur ses mains innocentes. Mais l’innocence existe-t-elle encore ? Et le temps ? Un enfant est-il l’ennemi le plus grand aux yeux du temps ? Michele Salimbeni rencontre Michelangelo Antonioni dans la science-fiction post-apocalyptique d'un espace tarkovskien où l'innocence est beauté et inquiétude. »

— Sergio Gilles Lacavalla


Under the sky2


UNDER-THE-SKY
Un film de Michele Salimbeni
Avec Carolina Vinci.
Une production Caneandaluso.
Italie, 2008.
Durée : 120 minutes.

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L'engagement ontologique en question

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 19 février à 17h30 en salle U/V :

Thibaut Giraud
« Actualiste et meinongien à la fois ? »
Partie I - Recherches sur l’engagement ontologique du point de vue de la sémantique formelle

« Il semble que l’expression ‘actualisme meinongien’ constitue un oxymore : un meinongien affirme qu’il y a des objets qui n'existent pas (et même des objets impossibles !), tandis qu’être actualiste consiste à défendre que tout existe actuellement. Pour comprendre comment ces deux positions peuvent néanmoins se révéler conciliables, il faut noter qu’elles n’élèvent pas des exigences du même type. Lorsque l’actualiste soutient que tout existe actuellement, il faut l’entendre au sens fort comme signifiant qu’il n’est engagé ontologiquement qu’envers des objets existants actuellement. Par contre, ce qui importe au meinongien, c’est avant tout le fait que sa théorie représente de façon adéquate un certain type de discours à propos des objets existants et non-existants. Son exigence relève plutôt du pouvoir expressif de la théorie, indépendamment de ce à quoi cette théorie l’engage ontologiquement. Un actualisme meinongien serait donc envisageable : ce serait une théorie ayant le pouvoir expressif d’une théorie meinongienne et qui pourtant n’engagerait ontologiquement qu’envers des objets existant actuellement.
Pour montrer qu’une telle théorie est envisageable, il est crucial d’étudier de près la question de l’engagement ontologique, en particulier celui des langages formels. Cette première séance sera consacrée à présenter et défendre un critère d’engagement ontologique qui s’oppose au critère de la quantification proposé par Quine et généralement retenu depuis : je soutiendrai que l’engagement ontologique d’une théorie doit plutôt avoir trait à la
vérifaction de cette théorie (c’est-à-dire à ce qui rend vraie ses propositions). Appliqué à un langage formel, ce critère implique de s’intéresser à l'interprétation sémantique de ce langage et en particulier à ce que j’appellerai les domaines de base de la sémantique.
On étudiera l’engagement ontologique de la logique du premier ordre et de différentes interprétations de la logique du second ordre (c’est-à-dire des logique permettant de quantifier sur des variables de prédicats aussi bien que sur des variables individuelles). On verra notamment que, contrairement à une idée répandue, on peut parfaitement formuler une logique du second ordre qui n’engage ontologiquement qu’envers des individus. On étudiera également l'engagement ontologique de différentes interprétations de la logique modale quantifiée, et l’on verra que la plupart des stratégies actualistes pour la modalité semblent faire fond sur une compréhension vérifactionnelle de l'engagement ontologique.
Une seconde séance plus tard dans l'année sera consacrée à l’exposition d’une théorie meinongienne actualiste. »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Raphaël Millière, De mon existence (4/4)
« La nécessité de mon existence »

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De mon existence IV

Voici le résumé de la prochaine séance du séminaire, qui aura lieu mardi 12 février à 17h30 en salle U/V. (Contrairement à ce qui avait été originellement annoncé, la séance de Thibaut Giraud sur l’actualisme meinongien aura lieu la semaine suivante, le 19 février.)

De mon existence, IV. Mon existence est-elle nécessaire ?
« Nous avons examiné la fois dernière plusieurs manières d’aborder l’idée que mon existence est contingente, notamment à partir de la sémantique kaplanienne des indexicaux. L’ultime séance de ce cycle sera consacrée au contraire aux (rares) arguments que l’on peut faire valoir en faveur de la nécessité de mon existence. Nous examinerons d’abord l’argument logique de Timothy Williamson en faveur du nécessitarisme, très contestable, puis nous nous tournerons vers le problème de savoir si je puis concevoir ma propre inexistence. En effet, si l’impossibilité d’imaginer quelque état de chose est un indice de l’impossibilité qu’il soit le cas, alors la supposée difficulté à imaginer mon inexistence pourrait favoriser l’hypothèse de la nécessité de mon existence. Nous tenterons de démêler l’écheveau des concepts intriqués dans ce problème, notamment l’ambiguïté du terme ‘concevoir’ et l’opacité des rapports entre l’imagination et la perspective subjective, avant de conclure sur des questions relatives à l’épistémologie des jugements modaux. En dernière analyse, nous proposerons modestement une réponse sceptique à la question de savoir si j’aurais pu ne pas exister. »

Lectures suggérées
S. Nichols [2007]. « Imagination and immortality: thinking of me », Synthese, vol. 159, n°2, pp. 215-233.

T. Williamson [2002]. « Necessary Existents », in A. O’Hear (éd.), Logic, Thought and Language, Cambridge, Cambridge University Press, 2002, pp. 233-251.

Ces deux textes ont été rendus disponibles en ligne par leurs auteurs (une simple recherche google permet de les trouver en PDF).

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Raphaël Millière, De mon existence (3/4)
« La contingence de mon existence »

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L'ATMOC : le podcast !

Autre nouveauté de cette saison 2013, le séminaire est désormais « podcastable » sur itunes. Vous pourrez donc écouter nos débats métaphysiques exaltés en toute circonstance sur votre baladeur, et disposer automatiquement des derniers enregistrements chaque semaine. Pour l’instant seules les séances de 2013 sont disponibles, mais j’essaierai d’enrichir progressivement le podcast avec les séances de l’an dernier.
Pour y souscrire, il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous, puis « afficher dans itunes » et enfin « s’abonner » :

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