Résumé des séances

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Saison 2013

Martin Fortier —  Vérifaction et perception

« En nous fondant ici et là sur des cas concrets empruntés à l’anthropologie de la religion, nous essaierons de remplir les quatre objectifs théoriques suivants :

Objectif n°1
Nous voudrions construire une théorie de l’expérience visuelle qui permette d’exprimer beaucoup plus de nuances que ne le peut la théorie dominante de l’expérience visuelle qu’est la théorie bipolaire. Selon la théorie bipolaire, l’expérience visuelle peut être soit vraie (= perception) soit fausse (= hallucination) ; en outre, selon cette théorie, l’axe de la vérité et de la fausseté est bivalent : 0 (= la fausseté) et 1 (= la vérité).
Nous voudrions proposer une théorie quadripolaire selon laquelle l’expérience visuelle peut être soit hyper-épistémique (= intersubjective, lucide, écologiquement valide) soit oligo-épistémique (= subjective, trompeuse, écologiquement invalide), et, soit hallucinatoire (= impossible établissement d’un vérifacteur du contenu visuel) soit perceptive (= établissement avéré d’un vérifacteur du contenu visuel). Dans cette théorie quadripolaire, l’axe horizontal (hallucination/perception) est bivalent : 0 (= hallucination) et 1 (= perception) ; en revanche, l’axe vertical (oligo-épistémie/hyper-épistémie) est multivalent : 0 (= l’oligo-épistémie) < … < 1 (= l’hyper-épistémie).

Objectif n°2
Les théories de la perception habituellement discutées semblent tout à fait incapables de rendre compte du contenu des expériences visuelles surnaturelles. Dire cela ne nous engage nullement quant à l’existence ou pas d’entités surnaturelles : nous parlons ici seulement du contenu de ce type d’expérience. Notre ambition est d’élaborer une théorie de l’expérience visuelle qui fasse justice au fait que les sujets qui ont des expériences visuelles surnaturelles disent voir des entités surnaturelles appartenant non pas au monde ordinaire mais à un monde-autre. C’est ce que manquent les théories classiques de la perception : elles font comme si le contenu consistant dans la vision d’un dragon situé dans un monde-autre avait les mêmes conditions de vérité qu’un contenu consistant dans la vision d’un dragon situé au coin de la rue ; elles font comme si la première expérience visuelle était réductible à la dernière. Si un sujet a l’expérience visuelle d’un dragon situé dans un monde-autre, ce n’est pas en constatant qu’il n’y a pas de dragon au coin de la rue (dans notre monde ordinaire) que l’on aura établi que cette expérience visuelle est une hallucination ; faire la preuve d’une telle chose exigerait de prouver qu’il n’y a pas de dragon dans ce putatif monde-autre. Les théories classiques n’ont jamais vraiment affronté – et encore moins résolu – ce problème. En plus de proposer une théorie quadripolaire de l’expérience visuelle, nous voudrions donc proposer une théorie qui fasse justice au contenu intentionnel des expériences visuelles surnaturelles et qui établisse de façon systématique et minutieuse les conditions de vérité et de fausseté de tels contenus – cela exigera de prendre en compte la diversité mondaine du contenu des expériences visuelles.

Objectif n°3
Beaucoup de philosophes ont réfléchi aux liens entre l’image du monde naturel (ou surnaturel) et celle du monde quotidien. C’est ainsi que Wittgenstein peut par exemple opposer l’ordinaire et le métaphysique ou que Sellars peut par exemple opposer l’image manifeste et l’image scientifique. De façon générale, on admet le plus souvent les égalités et l’inégalité qui suivent : « (visible = ordinaire = naïf = présentation = monde quotidien) ≠ (invisible = extraordinaire = non-naïf = représentation = monde scientifique ou monde surnaturel) ». L’un des enjeux de notre propos est d’abord de montrer que toutes ces équivalences ne tiennent guère tant elles rendent confuses des notions pourtant distinctes, et ensuite de soutenir qu’une classification satisfaisante des choses requiert de recourir non pas à deux classes, mais bien à une multitude de classes qui permette ainsi de rompre avec les bipartitions dont nous sommes malheureusement trop coutumiers.

Objectif n°4
Nous voudrions enfin construire une théorie de l’expérience visuelle qui offre une épistémologie de la vérifaction. On parle d’ordinaire de la vérifaction en adoptant le point de vue de Dieu : « le chat est sur le paillasson » est une proposition qui est rendue vraie par le fait que le chat est sur le paillasson. Une épistémologie de la vérifaction se posera la question des mécanismes concrets qui permettent d’établir que le chat est sur le paillasson et subséquemment que la proposition « le chat est sur le paillasson » est vraie.
Habituellement, la philosophie de la perception s’intéresse surtout à ce que c’est que de percevoir ou que d’halluciner une pomme posée sur une table. Une théorie de l’expérience visuelle digne de ce nom doit à notre sens livrer en sus des indications quant au processus qui permet d’établir qu’il y a bien une pomme sur la table et que donc le contenu visuel représentant la pomme est rendu vrai par la présence de cette pomme. »

Enregistrement de l’exposé

Alexandre Couture —  Le monisme neutre

« Le monisme neutre, dont la paternité fut attribuée à Ernst Mach et William James par Bertrand Russell en 1913, avait tenté de déconstruire le mind-body problem en le traitant à la racine : il renvoyait dos à dos matérialistes et idéalistes, au nom d’une réalité plus fondamentale, ni physique ni psychique, dont les divers dualismes n’étaient que des dérivations, et postulait que la matière est moins matérielle que ne le défendent les premiers et l’esprit moins spirituel que ne l’affirment les seconds. Sa mise au ban de la recherche découle de la réputation dont on l’a affublée, celle de curiosité appartenant à une époque révolue et du fait que son histoire a été écrite du point de vue de ses détracteurs.
Depuis une vingtaine d’années cette doctrine trouve un nouveau souffle, notamment grâce à l’idée de neutralité de la sensation. Elle prend effectivement à contre-pied le concept brentanien d’intentionnalité, transmis tant par la phénoménologie que par une partie de la dite philosophe analytique, spécifiquement d’obédience austinienne : la perception reste indéterminée au regard de la distinction entre un acte du sujet et un objet. Or il semble difficile de conserver sa thèse anti-intentionnaliste en faisant table rase de ce qui en constitue le cœur, l’être lui-même, autrement dit de découpler sa théorie de la perception de son ontologie : une définition positive et maximale du monisme neutre implique que l’on réévalue le statut du percept ainsi que la pluralité des formats de neutralité ontologique. »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

Alexandre Monnin —  La philosophie et l'ontologie du web

« C’est en prenant conscience de la richesse des débats autour de l’architecture du Web, notamment au sein du W3C, que l’idée d’une philosophie du Web a vu le jour. A première vue, le Web y figure d’abord en tant qu'objet traditionnel de recherche, qui, dans le sillage du Web Sémantique et de l’architecture du Web, entre en résonance évidente avec les problématiques classiques de la métaphysique et de la philosophie du langage. Dans cette perspective, nous étudions quelques-uns de ses composants principaux (URI, ressources).

En parallèle, nous soulignons également son importance au regard de la question du devenir de la philosophie elle-même. En effet, le travail ici entrepris ne s’est nullement contenté de projeter les concepts
a priori d’une philosophia perennis. Il a consisté, au contraire, à interroger les architectes du Web eux-mêmes pour faire émerger leur métaphysique empirique, en observant les controverses qu’elle a suscitées. Quitte, parfois, à prendre davantage au sérieux leurs propres réponses qu’ils ne le firent eux-mêmes. En outre, il s'agit rien de moins que de repenser la pratique de la philosophie en miroir de « l’ingénierie philosophique », selon l’expression de Tim-Berners-Lee, pensée ici comme la production de distinctions nouvelles (P. Livet) dans un monde en train de se faire (une activité en définitive, ontogonique).

In fine, le concept de « ressource », au coeur de l’architecture du Web, fournit une redéfinition de l’objet très riche, proche de la conception développée dans On the Origin of Objects par Brian Cantwell Smith. Nous sommes ainsi conduits, au titre d’une philosophie de l'ingénierie philosophique à mener une réflexion plus vaste sur la nature de l’objectivation et des objets (de nature "ontologique", donc, au sens de « théorie de l’objet », que revêt ce mot depuis son apparition dans le lexique philosophique au XVIIe siècle). Celle-ci rejoint des préoccupations politiques, dans la perspective de l’établissement d’un monde commun, auquel le Web participe activement. »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

Sandra Lehmann —  The metaphysics of existence

« In classical philosophy of existence, there are two ways to elaborate the problem of existence. First, existence refers to the finitude and contingency of human life that, accordingly, escapes the account of supratemporal or metaphysical reason.

Second, existence escapes the rational account but this is so because existence forms an absolute aspect of being which remains unassailable by reason. The finite character of being is a result of the mediation of reason and the absolute. However, finite temporality is not being’s definite form.

In my lecture, I will develop further the second line of existential philosophy whose starting point is the later philosophy of Schelling. The basic question is the following: What is the ontological status of the statement that there is something? In fact, the questioning has to describe an arc here between the apparently simple meaning of that-it-is and the complex problem of what that-it-is does imply for an understanding of the being of beings as such.

I will approach this question by addressing two other questions that lead right into its heart.

First, if we take the insight of classical philosophy of existence serious that existence or that-it-is escapes the rational account how can there be an access to it? In order to answer this question, I will draw on the concept of reality belief that was first highlighted by David Hume in his “Enquiry Concerning Human Understanding” and again emphasized by Friedrich Heinrich Jacobi in his discussion of Kant’s critical philosophy.

Secondly, we have to ask for the content of being qua existence. If reality belief has a direction that towards which it is directed cannot be empty. Rather, there has to be content, yet, it escapes the rational form. I will propose to understand this content as absolute, but non-phenomenal. Obviously, this is a strong metaphysical statement and I will have to show what, in my view, justifies the aggregation of existence and metaphysics that I propose. »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion


Full text of the talk.

Asya Passinsky —  The ontology of social objects

« Ordinary experience suggests that under certain circumstances, we can create things like money, boundaries, stocks, governments, nation-states and corporations by mere declaration. But we cannot likewise create other kinds of objects in this way. For example, we can cannot create H2O molecules, trees, tables or numbers by mere declaration. So how is it that we can create social objects in this way? I will argue against a reductivist answer to this creation-by-declaration puzzle which identifes every token social object with a token physical object, and against an eliminativist answer which maintains that social objects do not exist. I will conclude with some speculative remarks about a response-dependent answer to the puzzle, which I think is more promising.  »

Enregistrement de l’exposé

Frédéric Nef —  Le panpsychisme

« Le panpsychisme est une thèse prima facie extravagante qui a connu un formidable regain d'intérêt (et de "dignité" philosophique) durant les dernières années, sous l'influence d'auteurs tels que Thomas Nagel, Galen Strawson ou David Chalmers. En un mot, la panpsychisme est la thèse générique selon laquelle tout est esprit. Tel quel, cet énoncé est ambigu : il peut signifier que tout ce qui existe est de nature mentale (ce qui est radical), ou que le mental est présent à tous les niveaux du monde physique. Il existe aujourd'hui des discussions sérieuses, informées et argumentées sur la plausibilité d'une telle thèse, qui semble légitimement candidate à constituer une alternative au physicalisme et au dualisme en philosophie de l'esprit.  »

Enregistrement de l’exposé

Jean-Marie Chevalier —  L'empreinte du monde

« Les philosophes, d’Aristote à Wittgenstein, prétendent utiliser la logique pour en tirer des vérités sur la nature des choses. Mais la méthode de ce passage a rarement été explicitée. Si la connaissance métaphysique requiert un détour par la pensée formelle, sans doute est-ce parce que nous ne connaissons du monde que les formes et non la matière. Aussi pouvons-nous tout au plus espérer recueillir l’empreinte du monde dans notre esprit.
Les formes de la pensée objective qui s’offrent dans les sciences formelles ne constituent pas seulement la face connaissable du monde mais aussi sa plus grande perfection et sa plénitude ontologique, de sorte qu’elles nous présentent des signes des structures fondamentales de l’être. C’est pourquoi la sémiotique est particulièrement qualifiée pour accompagner ce cheminement de la logique jusqu’à la métaphysique. En se laissant guider par la philosophie de Peirce, le présent livre se met en quête des empreintes laissées par les formes pures et interroge leur rapport avec le monde physique d’une part, avec notre pensée de l’autre. »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

Raphaël Millière —  Dieu est-il un zombie ?

« Les philosophes contemporains de l’esprit appellent ‘zombies’, en référence à la pop culture, des êtres qui seraient extérieurement indissociables des êtres humains, et dont le comportement serait strictement identique, mais qui n’auraient aucune expérience consciente. Si le physicalisme — la thèse selon laquelle tout ce qui existe est entièrement déterminé par des propriétés physiques — est correct, alors un monde physiquement semblable au nôtre dans lequel n’existeraient que des zombies devrait être impossible (car la conscience devrait nécessairement survenir sur des états physiques identiques à ceux de notre monde). Or un tel monde est concevable, et partant logiquement possible : tel est l’argument antiphysicaliste mobilisé par des philosophes tels que David Chalmers à l’appui d’une thèse dualiste, selon laquelle il existe des propriétés mentales irréductibles aux propriétés physiques, expliquant ainsi l’existence des expériences conscientes. Je souhaiterais détourner ce débat de son lieu d’origine pour le transposer au domaine de la philosophie de la religion. La thèse que je tenterai d’accréditer est la suivante : si Dieu existe, alors nous avons des raisons de considérer qu’il n’a pas d’expériences conscientes. En d’autres termes, Dieu serait un zombie divin, indissociable pour les croyants d’un Dieu conscient, et qui pourtant n’aurait aucune forme de conscience. Mon argument s’attachera à montrer l’incohérence de la notion de ‘perspective divine’ à travers une réflexion sur quelques attributs classiquement conférés à l’être suprême dans les religions monothéistes, notamment l’omniscience et l’omniprésence. Je dégagerai au terme de mon analyse plusieurs manières cohérentes de concevoir Dieu, pour privilégier l’option qui sauvegarde l’omniprésence et l’efficience causale au détriment de la conscience. Je conclurai en faisant valoir quelques avantages théologiques de l’hypothèse du Dieu-Zombie, notamment sur le terrain des problèmes de théodicée. »

Enregistrement de l’exposé

Julie Fontaine —  Les intuitions modales de nécessité

« Mon exposé portera sur nos intuitions de nécessité. Avant d’en venir à la question de leur épistémologie, je commencerai par résumer les différentes positions qui ont été défendues et je conserverai de ces discussions l’approche conceptualiste. Je suggérai quelques réponses aux objections bien connues qui ont été faites au conceptualisme. Et je me concentrerai davantage sur le problème d’un accès épistémique et aléthique à des vérités d’ordre métaphysique. J’essayerai de déterminer dans quelle mesure et à quelles conditions un accès de ce type est tenable. À cette fin, je proposerai d’abord une approche régressive, partant de laquelle nos intuitions de nécessité sont des intuitions de négation -i.e., « nécessairement p si et seulement s’il est contre-intuitif que non(p) » ou que « non[non(non p))]»* (fin de la régression). Parce que c’est peut-être bien ce que nous trouvons contre-intuitif, plutôt que ce que nous trouvons intuitif, qui détermine nos intuitions de nécessité, une révision s'impose. D’abord, nos jugements de nécessité ne sont pas aussi immédiats que nous le présumons. Ensuite, c'est l’élimination d'alternatives concevables qui nous conduit à juger un énoncé ou un état de chose comme nécessaire, d'un point de vue métaphysique. Enfin, il faut rendre compte de l’attitude qui conduit à ce type de dialectique, et revoir ainsi radicalement la façon dont nous concevons le rôle de nos intuitions en métaphysique.

*
Grosso modo, avoir l’intuition que nécessairement p, c’est trouver contre-intuitif de dire que c’est faux qu’il soit faux que p soit faux (en dernière analyse). »

Enregistrement de l’exposé

Thibaut Giraud —  Actualiste et meinongien à la fois, II

« Je commencerai par reformuler succinctement et d’une façon légèrement différente les idées défendues au cours de la séance du 14 février dernier afin de rendre ma démarche plus lisible. L’idée générale est la suivante: je défends que la sémantique formelle décrit une structure vérifactionnelle, et que la vérifaction doit nous guider pour déterminer l'engagement ontologique ; ainsi donc j’en arrive à la conclusion que la sémantique formelle nous donne les clés de l’engagement ontologique. Pour cette raison, je pense que nous devons construire des sémantiques en partant d’une perspective ontologique, c'est-à-dire en faisant en sorte que la sémantique soit en accord avec tels ou tels présupposés ontologiques. J’exposerai ce que j'appelle des cadres ontologiques (le cadre nominaliste, le cadre aristotélicien-armstrongien, le cadre platonicien) cadres à partir desquels on peut construire des sémantiques.

J’en viendrai ensuite à exposer un nominalisme meinongien, autrement dit une théorie ayant le pouvoir expressif typique des théories meinongiennes mais formulée dans un cadre nominaliste, donc n’engageant ontologiquement qu’envers des individus concrets.  »

Enregistrement de l’exposé

Louis Morelle —  La théorie des modes d'existence de Bruno Latour

« Dans sa récente Enquête sur les modes d'existence, Bruno Latour présente une version singulière du pluralisme ontologique, conçu comme autorisant une multitude de modes ou régimes d’existence distincts (accueillant aussi bien la persistance physique que la fiction ou les actes politiques dans leur mode propre). Une telle position, largement inspirée par le pragmatisme de W. James, cherche à permettre une compréhension plus ample de la pluralité des phénomènes, venant ainsi corriger le ‘monisme neutre’ pour lequel Latour était connu, à travers la théorie de l’acteur-réseau. Elle a également pour conséquence une redéfinition de la métaphysique comme anthropologie, suivant une approche férocement déflationniste. Nous présenterons les racines générales du pluralisme philosophique, puis entamerons une description du système de Latour et des difficultés qu’il engendre, avant d’envisager plusieurs ‘portes de sorties’ métaphysiques permettant de concilier les ‘gains’ ontologiques promis par Latour avec un maintien de l’autonomie de la métaphysique. »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

Michele Salimbeni —  Y a-t-il une notion d'image chez David Lewis ?

« La thèse que j’ai l’intention de discuter et de soutenir, dans mon exposé, affirme qui existe une notion d’image dans la philosophie de Lewis.
Ce que nous essayons de clarifier ici est, en grande partie, un nouvel aspect de la métaphysique de Lewis. En effet, bien qu’il soit connu pour ses contributions multiples et éclairantes développées dans divers champs de la philosophie telles la philosophie du langage, la logique, l’éthique, la philosophie des mathématiques, la théorie de l’esprit et la métaphysique, il n’existe actuellement aucune étude critique portant sur cet aspect.
Pour reconstruire le concept d’image, nous nous concentrerons sur trois points :

  1. La défense par Lewis de deux théories, apparemment opposées, impliquant la perception visuelle : the exposure hypothesis et the color-mosaic theory.
  2. L’image de la réalité comme une mosaïque et la survenance humienne.
  3. La critique de l’ersatzisme pictural.

À partir de ces analyses, se trouve renforcée l’idée que la pensée de Lewis forme un système philosophique compact et, à notre avis, cohérent. »

Michele Salimbeni —  Pourquoi croire en une pluralité de mondes ?
Réponse à Stéphane Chauvier sur le réalisme modal de David Lewis

« Dans son article ‘Le déversoir modal’ (Klesis n°24, ‘La philosophie de David Lewis’, 2012, pages 56-77) Stéphane Chauvier affirme que l’une des nouveautés de la métaphysique analytique réside dans sa méthode : ‘elle prend la forme d’une exploration dialectique de la justifiabilité de certains choix’.
Au lieu de ‘témoigner de leurs visions intellectives ou de prouver des vérités ontologiques’, les métaphysiciens, selon Chauvier, donnent par exemple ‘des raisons pour choisir de croire qu’il y a des universaux ou choisir de croire qu’il n’y en a pas’.
Or tout le monde s'accorde sur le fait que l’usage des mondes possibles permet d’éclairer des problèmes métaphysiques apparemment insolubles. Pourquoi ne pas envisager les mondes possibles comme de simples constructions linguistiques et croire à une thèse, plus difficile à défendre, comme la thèse proposée par David Lewis, de l'existence d'une pluralité de mondes ?
Dans son article Stéphane Chauvier pose donc cette question : pourquoi croire en cette étrange hypothèse ? Pour Chauvier la réponse est que l’on peut adhérer à la thèse des mondes possibles seulement par jeu de croire sans accepter. Dans mon exposé je rejetterai cette conception de croyance métaphysique et ce concept de ‘jeu’ en m'appuyant sur les raisons, clairement énoncées par Lewis, qui montrent l'utilité de la théorie de la pluralité des mondes et qui nous font comprendre pourquoi le philosophe américain croit en ces mondes. Je montrerai comment Lewis lui-même aurait réfuté la critique de Chauvier et, enfin, je prendrai la défense du réalisme modal et du projet de réduction ontologique proposés par David Lewis. »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

Thibaut Giraud — Actualiste et meinongien ?
Partie I - Recherches sur l’engagement ontologique du point de vue de la sémantique formelle

« Il semble que l’expression ‘actualisme meinongien’ constitue un oxymore : un meinongien affirme qu’il y a des objets qui n'existent pas (et même des objets impossibles !), tandis qu’être actualiste consiste à défendre que tout existe actuellement. Pour comprendre comment ces deux positions peuvent néanmoins se révéler conciliables, il faut noter qu’elles n’élèvent pas des exigences du même type. Lorsque l’actualiste soutient que tout existe actuellement, il faut l’entendre au sens fort comme signifiant qu’il n’est engagé ontologiquement qu’envers des objets existants actuellement. Par contre, ce qui importe au meinongien, c’est avant tout le fait que sa théorie représente de façon adéquate un certain type de discours à propos des objets existants et non-existants. Son exigence relève plutôt du pouvoir expressif de la théorie, indépendamment de ce à quoi cette théorie l’engage ontologiquement. Un actualisme meinongien serait donc envisageable : ce serait une théorie ayant le pouvoir expressif d’une théorie meinongienne et qui pourtant n’engagerait ontologiquement qu’envers des objets existant actuellement.
Pour montrer qu’une telle théorie est envisageable, il est crucial d’étudier de près la question de l’engagement ontologique, en particulier celui des langages formels. Cette première séance sera consacrée à présenter et défendre un critère d’engagement ontologique qui s’oppose au critère de la quantification proposé par Quine et généralement retenu depuis : je soutiendrai que l’engagement ontologique d’une théorie doit plutôt avoir trait à la vérifaction de cette théorie (c’est-à-dire à ce qui rend vraie ses propositions). Appliqué à un langage formel, ce critère implique de s’intéresser à l'interprétation sémantique de ce langage et en particulier à ce que j’appellerai les domaines de base de la sémantique.
On étudiera l’engagement ontologique de la logique du premier ordre et de différentes interprétations de la logique du second ordre (c’est-à-dire des logique permettant de quantifier sur des variables de prédicats aussi bien que sur des variables individuelles). On verra notamment que, contrairement à une idée répandue, on peut parfaitement formuler une logique du second ordre qui n’engage ontologiquement qu’envers des individus. On étudiera également l'engagement ontologique de différentes interprétations de la logique modale quantifiée, et l’on verra que la plupart des stratégies actualistes pour la modalité semblent faire fond sur une compréhension vérifactionnelle de l'engagement ontologique.
Une seconde séance plus tard dans l'année sera consacrée à l’exposition d’une théorie meinongienne actualiste. »

Enregistrement de l’exposé


Texte de l’exposé

Raphaël Millière — De mon existence, IV
La nécessité de mon existence

« Nous avons examiné la fois dernière plusieurs manières d’aborder l’idée que mon existence est contingente, notamment à partir de la sémantique kaplanienne des indexicaux. L’ultime séance de ce cycle sera consacrée au contraire aux (rares) arguments que l’on peut faire valoir en faveur de la nécessité de mon existence. Nous examinerons d’abord l’argument logique de Timothy Williamson en faveur du nécessitarisme, très contestable, puis nous nous tournerons vers le problème de savoir si je puis concevoir ma propre inexistence. En effet, si l’impossibilité d’imaginer quelque état de chose est un indice de l’impossibilité qu’il soit le cas, alors la supposée difficulté à imaginer mon inexistence pourrait favoriser l’hypothèse de la nécessité de mon existence. Nous tenterons de démêler l’écheveau des concepts intriqués dans ce problème, notamment l’ambiguïté du terme ‘concevoir’ et l’opacité des rapports entre l’imagination et la perspective subjective, avant de conclure sur des questions relatives à l’épistémologie des jugements modaux. En dernière analyse, nous proposerons modestement une réponse sceptique à la question de savoir si j’aurais pu ne pas exister. »

Enregistrement de l’exposé

Raphaël Millière — De mon existence, III
La contingence de mon existence

« Après avoir mis en question mon existence, en examinant les arguments nihilistes, sceptiques et réductionnistes, pour faire finalement valoir la pertinence d’un cogito bien compris, nous nous intéresserons cette semaine à la valeur des arguments en faveur de la contingence de mon existence. Il est très courant de supposer que j’aurais pu ne pas exister ; mais que signifie vraiment ce jugement contrefactuel ? Nous prendrons soin de distinguer plusieurs sens de la contingence en question : contingence physique et biologique qui repose sur des calculs combinatoires et probabilistes (mes parents auraient pu ne pas se rencontrer, la ‘loterie’ générique aurait pu avoir un résultat différent, etc.), mais également contingence logique et contingence ontologique. Nous évoquerons à cet égard la manière dont la sémantique standard des indexicaux de Kaplan suppose que la proposition ‘j’existe’ est contingente a priori. Nous terminerons en évaluant les conséquences métaphysiques de ces réflexions. »

Enregistrement de l’exposé

Raphaël Millière — De mon existence, II
Cogito et certitude de mon existence

« Le cogito est l’un des arguments les plus fameux de l’histoire de la philosophie, à juste titre ; sous sa forme générique, il est également plus ancien qu’on ne le pense généralement (nous aurons l’occasion d’aborder en passant cette question ‘archéologique’). Malgré son apparente simplicité, il continue cependant de diviser les philosophes, aussi bien quant à sa validité qu’à sa juste interprétation. Nous examinerons dans un premier temps la forme de l’argument, avant de le confronter aux thèses ‘nihilistes’ évoquées lors de la séance précédente. Ce faisant, nous ferons abondamment référence à l’excellent travail du philosophe finlandais Jaakko Hintikka, qui s’est notamment interrogé sur la nature du cogito : s’agit-il d’une inférence, comme son expression cartésienne canonique le laisse penser, ou bien d’une performance ? Nous trancherons avec Hintikka en faveur d’une interprétation performative du cogito, bien que cette ambiguïté ne soit pas clairement révoquée dans les textes de Descartes lui-même. L’enjeu sera d’évaluer à quelle position réaliste à l’égard de la subjectivité nous sommes fondés à souscrire. Nous montrerons en particulier qu’une version "faible" (ou phénoménologique) du cogito semble survivre aux attaques réductionnistes et accréditer l’existence d'un soi expérientiel (dans la veine d'une théorie minimale du soi).  »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

Raphaël Millière — De mon existence, I
Splendeur et misère du nihilisme subjectif

« Avant de me demander pourquoi j’existe plutôt que pas, ou si j’aurais pu ne pas exister, il semble que je doive poser la question la plus ridicule de l’histoire de la philosophie : est-ce que j’existe ? Certes, le nihilisme subjectif, c’est-à-dire la thèse selon laquelle je n’existe pas, semble vouée à n’être, avec le solipsisme, qu’un drôle de cadavre dans le placard de la spéculation. Pourtant, à mille lieues du ‘sens commun’ jadis porté aux nues dans la jeune tradition analytique par G. E. Moore, certains philosophes ont sérieusement défendu diverses versions de cette thèse sulfureuse. Il convient donc de rouvrir le dossier qui, de Gorgias à Metzinger en passant par Hume, Lichtenberg, Nietzsche, Wittgenstein, Mach, et Unger, n’a cessé d’alimenter une littérature anticartésienne aujourd’hui corroborée par des travaux neuroscientifiques. Nous soutiendrons néanmoins, au terme de ce parcours étonnant, que la thèse du nihilisme subjectif est peut-être inoffensive à l’égard du problème métaphysique qui nous intéresse. »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

Saison 2011-2012

Séance 1 (Raphaël Millière)

La séance a été consacrée à la présentation du séminaire et à un exposé introductif sur l'histoire et l'interdéfinition de la métaphysique et de l'ontologie. La courte discussion qui a suivi portait principalement sur le problème de l'unité de la métaphysique, aussi bien d'un point de vue historique que d'un point de vue doctrinal dans le cadre de la "fragmentation des problèmes" qui résulte de la méthode analytique.

Handout de l'exposé

Séance 2 (Michele Salimbeni)

La séance a consisté en une introduction au réalisme modal de David Lewis. Les principaux aspects de cette théorie controversée mais très influente ont été présentés. La discussion a principalement porté sur la survenance humienne (notamment sur la relation entre les points d'espace-temps et les qualités qui surviennent sur ces points), sur l'existence de mondes possibles immatériels, sur la plénitude, sur la causalité transmondaine, et enfin sur la justification (méta-ontologique) de l'hypothèse du réalisme modal.

Handout de l'exposé

Enregistrement audio de l'exposé (mp3, 105 Mo)

Séance 3 (Michele Salimbeni)

Durant cette séance, Michele Salimbeni a détaillé quelques aspects importants du réalisme modal lewisien. Il a notamment précisé le refus de l'identité transmondaine et la question corollaire des contreparties. Les axiomes de la sémantique de Lewis ont été examinés (cf. handout). La discussion a porté notamment sur : le problème du mode de connaissance des mondes possibles ; le caractère fallacieux de l'analogie avec Galilée et avec le mathématicien ; le problème de l'utilisation soi-disant réductionniste de la méréologie ; le problème de la relation de similarité entre les contreparties.

Handout de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (mp3, 207 Mo)

Enregistrement de la discussion (mp3, 90 Mo)

Séance 4 (Thibaut Giraud)

Cette séance était consacrée à l'approche combinatorialiste de la modalité, depuis ses origines tractatusiennes chez Wittgenstein, en passant par son développement rigoureux chez Carnap, jusqu'à sa récupération récente chez David Armstrong. La méthode et les principales difficulté du combinatorialisme ont été présentées, en mettant l'accent sur la puissance de l'ontologie amstrongienne. La discussion a porté principalement sur la questions des états de choses négatifs et des "vérifacteurs fictifs", sur les problèmes liés à l'adoption du modèle de la logique de premier ordre (impossibilité de rendre compte de la contradiction, du vague, etc.), sur la question des règles et postulats de significations, enfin sur le problème chez Armstrong de l'impossibilité de donner un exemple concret de l'état de chose symbolisé par "Fa".

Handout de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (mp3, 160 Mo)

Enregistrement de la discussion (mp3, 100 Mo)

Séance 5 (Michele Salimbeni)

La séance était consacrée à l'ouvrage récent de Takashi Yagisawa, Worlds and Individuals (OUP, 2010), qui défend une forme de réalisme modal hétérodoxe, admettant à la fois les individus transmondains et les mondes impossibles. La discussion a porté sur les difficultés et les points de flottement de cette théorie, notamment sur l'existence de "parties modales" des individus analogues aux parties temporelles des quadridimensionalistes, et corrélativement sur une éventuelle "cinquième dimension modale".

Handout de l'exposé

Enregistrement de la séance (267 Mo)

Séance 6 (Yann Schmitt)

La séance portait sur les théories actualistes et abstractionnistes de la modalité, et à leurs avantages par rapport aux théories concrétistes comme celle de Lewis. Les rapports entre essence et modalité (Fine et Lowe) ont été aussi examinés. Les questions ont porté sur les problèmes liés à la détermination des propriétés essentielles et sur la substitution de celles-ci à une essence irréductible ; sur les difficultés de l'admission de la différence entre chaque particulier et tous les autres à titre de propriétés essentielles (contre Fine) ; sur la place des objets fictifs dans les théories abstractionnistes.

Texte de l'exposé (© Yann Schmitt)

Enregistrement de l'exposé (mp3, 241 Mo)

Enregistrement de la discussion (mp3, 45 Mo)

Séance 7 (Martin Fortier)

La séance était consacrée à un résumé critique d'Après la finitude de Quentin Meillassoux. L'ensemble de la progression argumentative de ce livre court mais extrêmement dense a été parcouru, en portant une attention particulière à la méthode de l'auteur et à ses faiblesses. La discussion a porté principalement sur : le rapport de Meillassoux à la philosophie analytique, les divers problèmes liés à l'utilisation du théorème de Cantor et à la réflexion probabiliste sur un ensemble infini, la distinction du pensable et du possible, les soupçons d'auto-réfutation, la faiblesse de la démonstration du principe de non contradiction.

Handout de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (mp3, 191 Mo)

Enregistrement de la discussion (mp3, 95,6 Mo)

Séance 8 (Martin Fortier)

La séance était organisée autour de deux objectifs : d'une part l'analyse de l'isolation d'un absolu dans Après la finitude de Quentin Meillassoux, d'autre part la critique de cette procédure en vue d'isoler un absolu plus authentique. La discussion a porté sur le statut de la contradiction pragmatique du réalisme dogmatique dans Après la finitude, sur la réfutation du corrélationisme fort par le matérialisme spéculatif, ainsi que sur les thèses soutenues par Martin Fortier : en quoi sa solution est-elle un scepticisme intégral, voire un quiétisme, quel rôle accorde-t-il au concept de vérité, quel est le sens du concept d'absolu, enfin peut-on admettre les conséquences pratiques qui ont été évoquées à la fin de l'exposé ?

Handout de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (mp3, 163 Mo)

Enregistrement de la discussion (mp3, 141,6 Mo)

Séance 9 (Michele Salimbeni)

Cette séance, un peu particulière, était consacrée aux recherches personnelles de Michele Salimbeni sur une théorie modale de la perception. Elle était ponctuée d'extraits de films d'Antonioni, Welles et de Michele Salimbeni lui-même, qui est aussi cinéaste.

Enregistrement de l'exposé (mp3, 123 Mo)

Enregistrement de la discussion (mp3, 108 Mo)

Séance 10 (Thibaut Giraud et Raphaël Millière)

Cette double séance était consacrée à la question épineuse de la contingence en insistant sur les problèmes qu'elle soulève en logique temporelle et en logique modale. Le premier exposé était consacré au problème des futurs contingents, depuis Aristote et l'argument dominateur de Diodore Cronos jusqu'aux différents systèmes de logique temporelle d'A.N. Prior. Le second exposé faisait le point sur le problème de l'orientation "nécessitariste" de la logique modale quantifiée standard et sur différentes manières dont on peut y répondre.

Handout de l'exposé de R. Millière sur les futurs contingents

Handout de l'exposé de T. Giraud sur la contingence dans la logique modale quantifiée

Enregistrement de l'exposé de R. Millière

Enregistrement de l'exposé de T. Giraud

Séance 11 (Raphaël Millière)

Cette séance de rentrée était consacrée à la question canonique de la métaphysique occidentale depuis Leibniz, "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?". L'exposé consistait en un parcours des traitements contemporains de la question, en insistant sur ses reformulations modales. Le texte intégral de l'exposé est disposible.

Texte intégral de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (196 Mo)

Enregistrement de la discussion (55 Mo)

Séance 12 (Louis Morelle)

Louis Morelle a présenté une vaste synthèse du courant que l'on a pris l'habitude de subsumer sous le label "réalisme spéculatif". Il a surtout insistant sur l'ontologie objectuelle de Graham Harman, en présence de celui-ci qui a dit quelques mots de sa perspective. Tristan Garcia, également présent, a aussi donné son point de vue lors de la discussion.

Texte intégral de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (l'intervention de Harman se trouve à la fin - 140 Mo)

Enregistrement de la discussion (163 Mo)

Séance 13 (Thibaut Giraud)

Thibaut Giraud a présenté le texte de K. Mulligan, P. Simons et B. Smith, "Truth-Makers".

Handout de la présentation

Exposé et discussion (257 Mo)

Séance 14 (Victor Béguin et Olga Kobenko)

Victor Béguin a présenté l'oeuvre originale de Stanislas Breton, et en particulier son ouvrage Du Principe où il développe une nouvelle métaphysique du principe. Olga Kobenko a présenté l'oeuvre méconnue et polymorphe d'Alexei Losev, un philosophe russe de l'époque soviétique proche de la phénoménologie et du néoplatonisme.

Texte intégral de l'exposé de Victor Béguin

Exposé de Victor Béguin (170 Mo)

Exposé d'Olga Kobenko (170 Mo)

Séance 15 (Baptiste Le Bihan)

Baptiste Le Bihan a introduit les principaux débats de la philosophie contemporaine du temps, en insistant sur l'importance de la distinction de McTaggart entre série A et série B pour classer les différentes positions actuelles.

Séance 16 (Raphaël Millière)

L'intervention consistait en une introduction à l'étude de la topologie du temps, en reprenant principalement les travaux classique de William Newton-Smith (The Structure of Time, 1980).

Texte intégral de l'exposé

Séance 17 (collectif)

Séance collective la distinction endurantisme/perdurantisme et sur la question des parties temporelles.

Séance 18 (Frédéric Nef)

Séance sur la théorie des tropes et le texte de D.C. Williams, "The Elements of Being"

Séance 19 (Raphaël Millière)

La séance consistait en une introduction générale à l'ontologie de Roman Ingarden.

Texte intégral de la présentation

Enregistrement de l'exposé (271 Mo)

Séance 20 (Patricia Limido-Heulot)

Patricia Limido-Heulot a présenté le thème du porteur de propriété chez Ingarden.

Handout de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (250 Mo)

Séance 21 (Thibaut Giraud)

Première séance sur le néo-meinongianisme : rappels historiques et présentation générale.

Handout de l'exposé

Enregistrement de la première partie (142 Mo)
Enregistrement de la seconde partie (81 Mo)

Séance 22 (Thibaut Giraud)

Seconde séance sur le néo-meinongianisme : la théorie d'Edward Zalta, présentation et applications.

Handout de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (182 Mo)

Séance 23 (Tristan Garcia)

Reprenant les thèses de Twardowski puis du Meinong de la Gegenstandtheorie, nous proposerons d'identifier une position métaphysique élaborée chez certains disciples de Brentano, au tournant du XIXe et du XXe siècle: la défense d'une contrainte ontologique faible, aboutissant à une conception de l'objet en deçà même de l'être. La formulation de cette contrainte ontologique faible passe par la formule: "Il y a des objets dont il est vrai de dire qu'il n'y a pas de tels objets."
Constatant que c'est au contraire la défense d'une contrainte ontologique forte, identifiée au principe de non-contradiction, qui est devenue l'orthodoxie dans la grande tradition analytique, après les attaques de Russell contre Meinong, nous proposerons de renouer avec l'idéal d'une tinologie ultra-accueillante, à contrainte ontologique faible.
Ce faisant, nous ne reprendrons pourtant pas à notre compte l'intégralité du programme meinongien ou néomeinongien (Edward N. Zalta, Richard Sylvan); localisant au contraire trois contraintes ontologiques résiduelles dans la Gegenstandtheorie (l'objet enchaîné à la représentation ou à la connaissance; un cadre spatiotemporel rigide; une classification hiérarchique), nous livrerons à la discussion le programme d'une autre théorie de l'objet, qui permettrait de redonner sens à une véritable dé-détermination des entités. À cette fin, nous distinguerons notamment avec soin la chose (équivalent à l'etwas ou à l'aliquid) et l'objet, en introduisant progressivement à quelques thèses de notre ouvrage récemment publié, Forme et objet. un traité des choses.

Texte de l'exposé

Enregistrement de l'exposé (151 Mo)

Séance 24 (Anna Zielinska)

Cette séance a consisté en une présentation du réisme de Kotarbinski.

Handout de l'exposé

Séance 25 (Bogdan Rusu)

Cette séance était consacrée à Bradley et à son fameux argument contre les relations, trop souvent déformé dans la tradition analytique.

Enregistrement de l'exposé (132 Mo)

Enregistrement de la discussion (118 Mo)

Séance 26 (Nicolas Liabeuf)

Cette séance consistait en une introduction à la méréologie extensionnelle classique, et à quelques-uns de ses enjeux ontologiques.