Le monisme neutre

Aujourdhui (mardi 28 mai) à 17h30 en salle U/V, nous aurons le plaisir de recevoir Alexandre Couture qui défendra les mérites du monisme neutre. Voici le résumé de son intervention :

Alexandre Couture
« Le monisme neutre : la perception peut-elle se passer de l’être ? »


« Le monisme neutre, dont la paternité fut attribuée à Ernst Mach et William James par Bertrand Russell en 1913, avait tenté de déconstruire le mind-body problem en le traitant à la racine : il renvoyait dos à dos matérialistes et idéalistes, au nom d’une réalité plus fondamentale, ni physique ni psychique, dont les divers dualismes n’étaient que des dérivations, et postulait que la matière est moins matérielle que ne le défendent les premiers et l’esprit moins spirituel que ne l’affirment les seconds. Sa mise au ban de la recherche découle de la réputation dont on l’a affublée, celle de curiosité appartenant à une époque révolue et du fait que son histoire a été écrite du point de vue de ses détracteurs.
Depuis une vingtaine d’années cette doctrine trouve un nouveau souffle, notamment grâce à l’idée de neutralité de la sensation. Elle prend effectivement à contre-pied le concept brentanien d’intentionnalité, transmis tant par la phénoménologie que par une partie de la dite philosophe analytique, spécifiquement d’obédience austinienne : la perception reste indéterminée au regard de la distinction entre un acte du sujet et un objet. Or il semble difficile de conserver sa thèse anti-intentionnaliste en faisant table rase de ce qui en constitue le cœur, l’être lui-même, autrement dit de découpler sa théorie de la perception de son ontologie : une définition positive et maximale du monisme neutre implique que l’on réévalue le statut du percept ainsi que la pluralité des formats de neutralité ontologique. »

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Pas de séance mardi prochain

Je vous informe qu’il n’y aura exceptionnellement pas de séance mardi 21 mai. Le Petit séminaire n’aura pas non plus lieu vendredi 17 mai, la dernière séance de l’année était reportée à une date ultérieure qui sera bientôt communiquée. La prochaine séance de l’ATMOC, dont le contenu sera prochainement annoncé, aura donc lieu le mardi 28 mai.

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Alexandre Monnin, « La philosophie et l’ontologie du web »

Enregistrement de l’exposé


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Philosophie et ontologie du web

Mardi 14 mai à 15h30 en salle U/V, nous aurons le plaisir de recevoir Alexandre Monnin, spécialiste de la philosophie et l’ontologie du web, dont il nous parlera. Voici le résumé de son intervention [attention, la séance est bien à 15h30 exceptionnellement !] :

Alexandre Monnin
« La philosophie et l’ontologie du web »

internet

« C’est en prenant conscience de la richesse des débats autour de l’architecture du Web, notamment au sein du W3C, que l’idée d’une philosophie du Web a vu le jour. A première vue, le Web y figure d’abord en tant qu'objet traditionnel de recherche, qui, dans le sillage du Web Sémantique et de l’architecture du Web, entre en résonance évidente avec les problématiques classiques de la métaphysique et de la philosophie du langage. Dans cette perspective, nous étudions quelques-uns de ses composants principaux (URI, ressources).

En parallèle, nous soulignons également son importance au regard de la question du devenir de la philosophie elle-même. En effet, le travail ici entrepris ne s’est nullement contenté de projeter les concepts
a priori d’une philosophia perennis. Il a consisté, au contraire, à interroger les architectes du Web eux-mêmes pour faire émerger leur métaphysique empirique, en observant les controverses qu’elle a suscitées. Quitte, parfois, à prendre davantage au sérieux leurs propres réponses qu’ils ne le firent eux-mêmes. En outre, il s'agit rien de moins que de repenser la pratique de la philosophie en miroir de « l’ingénierie philosophique », selon l’expression de Tim-Berners-Lee, pensée ici comme la production de distinctions nouvelles (P. Livet) dans un monde en train de se faire (une activité en définitive, ontogonique).

In fine, le concept de « ressource », au coeur de l’architecture du Web, fournit une redéfinition de l’objet très riche, proche de la conception développée dans On the Origin of Objects par Brian Cantwell Smith. Nous sommes ainsi conduits, au titre d’une philosophie de l'ingénierie philosophique à mener une réflexion plus vaste sur la nature de l’objectivation et des objets (de nature "ontologique", donc, au sens de « théorie de l’objet », que revêt ce mot depuis son apparition dans le lexique philosophique au XVIIe siècle). Celle-ci rejoint des préoccupations politiques, dans la perspective de l’établissement d’un monde commun, auquel le Web participe activement. »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Sandra Lehmann, « The metaphysics of existence »

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The metaphysics of existence

Mardi 7 mai à 16h30 en salle U/V, nous aurons le plaisir de recevoir Sandra Lehmann, venue spécialement de l’université de Vienne où elle enseigne pour nous parler, en anglais, de sa métaphysique de l’existence. Voici le résumé de son intervention [attention, la séance est bien à 16h30 exceptionnellement !] :

Sandra Lehmann
« The metaphysics of existence »

« In classical philosophy of existence, there are two ways to elaborate the problem of existence. First, existence refers to the finitude and contingency of human life that, accordingly, escapes the account of supratemporal or metaphysical reason.

Second, existence escapes the rational account but this is so because existence forms an absolute aspect of being which remains unassailable by reason. The finite character of being is a result of the mediation of reason and the absolute. However, finite temporality is not being’s definite form.

In my lecture, I will develop further the second line of existential philosophy whose starting point is the later philosophy of Schelling. The basic question is the following: What is the ontological status of the statement that there is something? In fact, the questioning has to describe an arc here between the apparently simple meaning of that-it-is and the complex problem of what that-it-is does imply for an understanding of the being of beings as such.

I will approach this question by addressing two other questions that lead right into its heart.

First, if we take the insight of classical philosophy of existence serious that existence or that-it-is escapes the rational account how can there be an access to it? In order to answer this question, I will draw on the concept of reality belief that was first highlighted by David Hume in his “Enquiry Concerning Human Understanding” and again emphasized by Friedrich Heinrich Jacobi in his discussion of Kant’s critical philosophy.

Secondly, we have to ask for the content of being qua existence. If reality belief has a direction that towards which it is directed cannot be empty. Rather, there has to be content, yet, it escapes the rational form. I will propose to understand this content as absolute, but non-phenomenal. Obviously, this is a strong metaphysical statement and I will have to show what, in my view, justifies the aggregation of existence and metaphysics that I propose. »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Asya Passinsky, « The ontology of social objects »

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