Dieu est-il un zombie ?

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 2 avril à 17h30 en salle U/V :

Raphaël Millière
« Dieu est-il un Zombie ? »

zombie-god

« Les philosophes contemporains de l’esprit appellent ‘zombies’, en référence à la
pop culture, des êtres qui seraient extérieurement indissociables des êtres humains, et dont le comportement serait strictement identique, mais qui n’auraient aucune expérience consciente. Si le physicalisme — la thèse selon laquelle tout ce qui existe est entièrement déterminé par des propriétés physiques — est correct, alors un monde physiquement semblable au nôtre dans lequel n’existeraient que des zombies devrait être impossible (car la conscience devrait nécessairement survenir sur des états physiques identiques à ceux de notre monde). Or un tel monde est concevable, et partant logiquement possible : tel est l’argument antiphysicaliste mobilisé par des philosophes tels que David Chalmers à l’appui d’une thèse dualiste, selon laquelle il existe des propriétés mentales irréductibles aux propriétés physiques, expliquant ainsi l’existence des expériences conscientes. Je souhaiterais détourner ce débat de son lieu d’origine pour le transposer au domaine de la philosophie de la religion. La thèse que je tenterai d’accréditer est la suivante : si Dieu existe, alors nous avons des raisons de considérer qu’il n’a pas d’expériences conscientes. En d’autres termes, Dieu serait un zombie divin, indissociable pour les croyants d’un Dieu conscient, et qui pourtant n’aurait aucune forme de conscience. Mon argument s’attachera à montrer l’incohérence de la notion de ‘perspective divine’ à travers une réflexion sur quelques attributs classiquement conférés à l’être suprême dans les religions monothéistes, notamment l’omniscience et l’omniprésence. Je dégagerai au terme de mon analyse plusieurs manières cohérentes de concevoir Dieu, pour privilégier l’option qui sauvegarde l’omniprésence et l’efficience causale au détriment de la conscience. Je conclurai en faisant valoir quelques avantages théologiques de l’hypothèse du Dieu-Zombie, notamment sur le terrain des problèmes de théodicée. »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Julie Fontaine, « Les intuitions modales de nécessité »

Enregistrement de l’exposé

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Les intuitions modales

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 26 mars à 17h30 en salle U/V :

Julie Fontaine
« Les intuitions modales relatives aux jugements de nécessité »

« Mon exposé portera sur nos intuitions de nécessité. Avant d’en venir à la question de leur épistémologie, je commencerai par résumer les différentes positions qui ont été défendues et je conserverai de ces discussions l’approche conceptualiste. Je suggérai quelques réponses aux objections bien connues qui ont été faites au conceptualisme. Et je me concentrerai davantage sur le problème d’un accès épistémique et aléthique à des vérités d’ordre métaphysique. J’essayerai de déterminer dans quelle mesure et à quelles conditions un accès de ce type est tenable. À cette fin, je proposerai d’abord une approche régressive, partant de laquelle nos intuitions de nécessité sont des intuitions de négation -i.e., « nécessairement p si et seulement s’il est contre-intuitif que non(p) » ou que « non[non(non p))]»* (fin de la régression). Parce que c’est peut-être bien ce que nous trouvons contre-intuitif, plutôt que ce que nous trouvons intuitif, qui détermine nos intuitions de nécessité, une révision s'impose. D’abord, nos jugements de nécessité ne sont pas aussi immédiats que nous le présumons. Ensuite, c'est l’élimination d'alternatives concevables qui nous conduit à juger un énoncé ou un état de chose comme nécessaire, d'un point de vue métaphysique. Enfin, il faut rendre compte de l’attitude qui conduit à ce type de dialectique, et revoir ainsi radicalement la façon dont nous concevons le rôle de nos intuitions en métaphysique.

*
Grosso modo, avoir l’intuition que nécessairement p, c’est trouver contre-intuitif de dire que c’est faux qu’il soit faux que p soit faux (en dernière analyse). »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Thibaut Giraud, « Actualiste et meinongien à la fois, II »

Enregistrement de l’exposé

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Un nominalisme meinongien

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 19 mars à 17h30 en salle U/V :

Thibaut Giraud
« Actualiste et meinongien à la fois, II »
Pour un nominalisme meinongien

« Je commencerai par reformuler succinctement et d’une façon légèrement différente les idées défendues au cours de la séance du 14 février dernier afin de rendre ma démarche plus lisible. L’idée générale est la suivante: je défends que la sémantique formelle décrit une structure vérifactionnelle, et que la vérifaction doit nous guider pour déterminer l'engagement ontologique ; ainsi donc j’en arrive à la conclusion que la sémantique formelle nous donne les clés de l’engagement ontologique. Pour cette raison, je pense que nous devons construire des sémantiques en partant d’une perspective ontologique, c'est-à-dire en faisant en sorte que la sémantique soit en accord avec tels ou tels présupposés ontologiques. J’exposerai ce que j'appelle des cadres ontologiques (le cadre nominaliste, le cadre aristotélicien-armstrongien, le cadre platonicien) cadres à partir desquels on peut construire des sémantiques.

J’en viendrai ensuite à exposer un nominalisme meinongien, autrement dit une théorie ayant le pouvoir expressif typique des théories meinongiennes mais formulée dans un cadre nominaliste, donc n’engageant ontologiquement qu’envers des individus concrets.  »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Louis Morelle, « Les modes d’existence de Bruno Latour »

Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion


Le texte rédigé de l’intervention sera publié d’ici peu.

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Projection : Un jour sans fin

Vendredi 15 mars à 20h dans l’amphithéâtre Rataud, nous poursuivons le Petit séminaire en projetant Un jour sans fin de Harold Ramis (USA, 1993), qui sera ensuite commenté par Pierrot Seban.

Un jour sans fin est une comédie sur le thème de l’éternel retour, qui entre également en résonance avec certains aspects de la philosophie bouddhique.

« 
L’aspect le plus terrible de la vie est l’impossibilité de savoir ce qui va se produire ensuite. Ou du moins est-ce ce que nous pensions jusqu’ici. Mais Un jour sans fin, la nouvelle comédie brillamment imaginative et hilarante de Harold Ramis, avec Bill Murray, démontre qu’il y a quelque chose d’encore plus terrible - savoir exactement ce qui va se passer ensuite. »

— Hal Hinson, Washington Post

Un jour sans fin

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Les modes d'existence de Latour

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 12 mars à 16h30 en salle U/V (attention au changement d’horaire exceptionnel !) :

Louis Morelle
« Les modes d’existence selon Bruno Latour »

« Dans sa récente
Enquête sur les modes d'existence, Bruno Latour présente une version singulière du pluralisme ontologique, conçu comme autorisant une multitude de modes ou régimes d’existence distincts (accueillant aussi bien la persistance physique que la fiction ou les actes politiques dans leur mode propre). Une telle position, largement inspirée par le pragmatisme de W. James, cherche à permettre une compréhension plus ample de la pluralité des phénomènes, venant ainsi corriger le ‘monisme neutre’ pour lequel Latour était connu, à travers la théorie de l’acteur-réseau. Elle a également pour conséquence une redéfinition de la métaphysique comme anthropologie, suivant une approche férocement déflationniste. Nous présenterons les racines générales du pluralisme philosophique, puis entamerons une description du système de Latour et des difficultés qu’il engendre, avant d’envisager plusieurs ‘portes de sorties’ métaphysiques permettant de concilier les ‘gains’ ontologiques promis par Latour avec un maintien de l’autonomie de la métaphysique. »

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La notion d'image chez Lewis

Voici le résumé de la prochaine séance, qui aura lieu mardi 5 mars à 17h30 en salle U/V :

Michele Salimbeni
« Y-a-t-il une notion d’image chez David Lewis ? »

« La thèse que j’ai l’intention de discuter et de soutenir, dans mon exposé, affirme qui existe une notion d’image dans la philosophie de Lewis.
Ce que nous essayons de clarifier ici est, en grande partie, un nouvel aspect de la métaphysique de Lewis. En effet, bien qu’il soit connu pour ses contributions multiples et éclairantes développées dans divers champs de la philosophie telles la philosophie du langage, la logique, l’éthique, la philosophie des mathématiques, la théorie de l’esprit et la métaphysique, il n’existe actuellement aucune étude critique portant sur cet aspect.
Pour reconstruire le concept d’image, nous nous concentrerons sur trois points :

  1. La défense par Lewis de deux théories, apparemment opposées, impliquant la perception visuelle : the exposure hypothesis et the color-mosaic theory.
  2. L’image de la réalité comme une mosaïque et la survenance humienne.
  3. La critique de l’ersatzisme pictural.

À partir de ces analyses, se trouve renforcée l’idée que la pensée de Lewis forme un système philosophique compact et, à notre avis, cohérent. »

Les enregistrements de la dernière séance sont disponibles en téléchargement dans la section Séances, et en streaming ci-dessous.

Michele Salimbeni, « Pourquoi croire en une pluralité de mondes ? »
Enregistrement de l’exposé


Enregistrement de la discussion

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Projection : Being John Malkovich

Vendredi 1er mars à 20h dans l’amphithéâtre Rataud, nous poursuivons le Petit séminaire en projetant Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze (USA, 1999), qui sera ensuite commenté.

Dans la peau de John Malkovich est une comédie unique en son genre, à la fois burlesque et déconcertante, qui nous plonge dans les mystères nébuleux de l'identité. On y retrouve l'acteur John Malkovich dans son propre rôle — même s'il n'est plus tout à fait lui-même — ainsi que la jeune Cameron Diaz, méconnaissable.

Le commentaire consistera en quelques réflexions sur la représentation du point de vue subjectif au cinéma, extraits à l’appui, et sur quelques problèmes métaphysiques concernant l’identité personnelle.

Being John Malkovich (échelle)

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