Projection : Possible Worlds de Lepage

Vendredi 1er janvier à 20h dans l’amphithéâtre Rataud, nous inaugurerons le Petit séminaire en projetant le film Possible Worlds de Robert Lepage.

Possible Worlds est le troisième des quatre longs métrages réalisés par Robert Lepage, talentueux metteur en scène et réalisateur canadien surtout reconnu pour son travail au théâtre et à l’opéra.

« 
Mondes possibles est une histoire cubiste entre un homme et une femme. C'est un poème mathématique qui tente de saisir pourquoi l'homme est la seule espèce sur terre capable d'élaborer des projets d'avenir et d'avoir des regrets par rapport au passé. »

— Robert Lepage

Basé sur une pièce du mathématicien John Mighton, Possible Worlds est à la fois un film policier, une histoire d’amour et un essai philosophique. Il convoque implicitement des auteurs illustres de la métaphysique contemporaine - Wittgenstein, Putnam et Lewis - à travers une réflexion passionnante sur l’identité transmondaine (un individu peut-il être dans plusieurs mondes possibles à la fois ?), le scepticisme (sommes-nous des cerveaux dans une cuve ?) et le langage.

Le film sera suivi d’un bref commentaire sur les références philosophiques du film et sur quelques autres films plus anciens dont il partage les thématiques.

Récompenses : prix Génie de la meilleure direction artistique ; meilleur montage et Prix spécial du Jury à Madrid.

possible worlds 2

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De mon existence III

Voici le résumé de la prochaine séance du séminaire, qui aura lieu mardi 5 février à 17h30 en salle U/V.

De mon existence, III. Aurais-je pu ne pas exister ?
« Après avoir mis en question mon existence, en examinant les arguments nihilistes, sceptiques et réductionnistes, pour faire finalement valoir la pertinence d’un cogito bien compris, nous nous intéresserons cette semaine à la valeur des arguments en faveur de la contingence de mon existence. Il est très courant de supposer que j’aurais pu ne pas exister ; mais que signifie vraiment ce jugement contrefactuel ? Nous prendrons soin de distinguer plusieurs sens de la contingence en question : contingence physique et biologique qui repose sur des calculs combinatoires et probabilistes (mes parents auraient pu ne pas se rencontrer, la ‘loterie’ générique aurait pu avoir un résultat différent, etc.), mais également contingence logique et contingence ontologique. Nous évoquerons à cet égard la manière dont la sémantique standard des indexicaux de Kaplan suppose que la proposition ‘j’existe’ est contingente a priori. Nous terminerons en évaluant les conséquences métaphysiques de ces réflexions. »

Lecture suggérée
D. Kaplan [1989]. « Demonstratives », in J. Almog, J. Perry, & H. Wettstein (éds.) Themes from Kaplan, Oxford University Press ; trad. fr. partielle de P. De Rouilhan & F. Rivenc, « Les démonstratifs », in B. Ambroise & S. Laugier (éds.), Textes-clés de Philosophie du langage, vol. 2, Paris, Vrin, 2011.

Les enregistrements de la dernière séance sont dorénavant disponibles en téléchargement dans la section Séances, et également sont consultables en streaming dans la suite de ce billet.

Raphaël Millière, De mon existence (2/4)
« 
Cogito et certitude de mon existence »


Discussion


tableau

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De mon existence II

Voici le résumé de la prochaine séance du séminaire, qui aura lieu mardi 29 janvier à 17h30 toujours en salle U/V.

De mon existence, II. Cogito et certitude de mon existence
« Le
cogito est l’un des arguments les plus fameux de l’histoire de la philosophie, à juste titre ; sous sa forme générique, il est également plus ancien qu’on ne le pense généralement (nous aurons l’occasion d’aborder en passant cette question ‘archéologique’). Malgré son apparente simplicité, il continue cependant de diviser les philosophes, aussi bien quant à sa validité qu’à sa juste interprétation. Nous examinerons dans un premier temps la forme de l’argument, avant de le confronter aux thèses ‘nihilistes’ évoquées lors de la séance précédente. Ce faisant, nous ferons abondamment référence à l’excellent travail du philosophe finlandais Jaakko Hintikka, qui s’est notamment interrogé sur la nature du cogito : s’agit-il d’une inférence, comme son expression cartésienne canonique le laisse penser, ou bien d’une performance ? Nous trancherons avec Hintikka en faveur d’une interprétation performative du cogito, bien que cette ambiguïté ne soit pas clairement révoquée dans les textes de Descartes lui-même. »

Lectures suggérées
J. Hintikka [1962]. « Cogito, Ergo Sum: Inference or Performance? »,
The Philosophical Review, vol. 71, n°1, pp. 3-32.

Les enregistrements de la dernière séance sont dorénavant disponibles en téléchargement dans la section
Séances, et également sont consultables en streaming dans la suite de ce billet.

Raphaël Millière, De mon existence (1/4)
« Splendeur et misère du nihilisme »



Discussion


Enfin, le savoureux poème satirique de Voltaire,
Les Systèmes, qui a été lu lors de la dernière séance est réédité et publié sur le site, dans la section « extraits » de la page Publications.

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Cycle de rentrée - « De mon existence »

À l’occasion de la reprise de l’Atmoc, j’ai prévu un cycle de quatre séances intitulé « De mon existence », les mardis 22 janvier, 29 janvier, 5 février et 19 février à 17h30 en salle U/V. Voici le résumé général du cycle, suivi du résumé de la première séance.

Raphaël Millière - « De mon existence » (cycle de 4 séances)
« Il est certainement passé de mode, dans le champ de la philosophie contemporaine – et
a fortiori dans celui de la métaphysique analytique – de s’intéresser à mon existence comme à un objet particulier de l’enquête ontologique. Il n’est pourtant pas vain ni stérile de s’interroger à nouveaux frais sur certains grands thèmes autrefois associés à la tradition existentialiste, telle la variation subjective de la question leibnizienne – pourquoi suis-je plutôt que ne suis-je pas ? – et son corolaire contrefactuel – aurais-je pu ne pas exister ? Je souhaiterais lever, le temps de quatre exposés, l’interdit ‘quinien’ qui pèse encore sur ce genre de questionnement afférent à la contingence ou à la nécessité de mon existence, tout en recourant à la logique formelle pour contrôler la validité de certains raisonnements courants, ainsi qu’à la psychologie cognitive sur le versant empirique de la réflexion – notamment à propos de la question de savoir si je puis ou non concevoir ma propre inexistence. Ce faisant, je serai amené à aborder par un biais transversal des questions classiques de philosophie de l’esprit (sur le fameux hard problem de la conscience), de métaphysique (sur la nature de la nécessité et la causation), d’épistémologie (sur la connaissance modale) et de sémantique (sur les termes indexicaux). Par surcroît, ce cycle sera l’occasion de relire à la lumière des enjeux contemporains certains textes classiques – autour du cogito cartésien et des théories auto-représentationalistes de la conscience – et de faire dialoguer plusieurs traditions et disciplines parfois jugées incommensurables – la philosophie analytique, l’existentialisme, la phénoménologie, les sciences cognitives et de façon plus marginale la biologie. »

I. Splendeur et misère du nihilisme subjectif - 22 janvier
« Avant de me demander pourquoi j’existe plutôt que pas, ou si j’aurais pu ne pas exister, il semble que je doive poser la question la plus ridicule de l’histoire de la philosophie :
est-ce que j’existe ? Certes, le nihilisme subjectif, c’est-à-dire la thèse selon laquelle je n’existe pas, semble vouée à n’être, avec le solipsisme, qu’un drôle de cadavre dans le placard de la spéculation. Pourtant, à mille lieues du ‘sens commun’ jadis porté aux nues dans la jeune tradition analytique par G. E. Moore, certains philosophes ont sérieusement défendu diverses versions de cette thèse sulfureuse. Il convient donc de rouvrir le dossier qui, de Gorgias à Metzinger en passant par Hume, Lichtenberg, Nietzsche, Wittgenstein, Mach, et Unger, n’a cessé d’alimenter une littérature anticartésienne aujourd’hui corroborée par des travaux neuroscientifiques. Nous soutiendrons néanmoins, au terme de ce parcours étonnant, que la thèse du nihilisme subjectif est peut-être inoffensive à l’égard du problème métaphysique qui nous intéresse. »

Lectures suggérées
T. Metzinger [2011]. « The No-Self Alternative », in S. Gallagher (éd.),
Oxford Handbook of the Self, Oxford, Oxford University Press, pp. 279-296.

P. Unger [1979]. « I Do Not Exist », in G. F. MacDonald (éd.),
Perception and Identity, London, Macmillan Press, reproduit in P. Unger, Philosophical Papers. Volume II, Oxford University Press, 2006.

[N’hésitez pas à
me contacter pour obtenir ces textes]

Le bonus de la semaine
La séance inaugurale de la saison 2013 s’achèvera sur la lecture d’un savoureux poème satirique de Voltaire dans lequel les métaphysiciens et les théologiens en prennent pour leur grade…

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Meillassoux & Berkeley analysés

Voici les documents et les enregistrements de la demi-journée d’étude qui a eu lieu à l’ENS le mardi 15 janvier 2013 autour des problèmes formels d’Après la finitude de Quentin Meillassoux. Le papier en anglais à l’origine de cet événement est disponible sur la page Publications. Désormais, les enregistrements audio sont consultables en streaming (sans téléchargement - bien qu’il soit toujours possible de les télécharger).

Exposé de Thibaut Giraud (suivi d’une brève discussion) : « Après la certitude : à propos des erreurs logiques de Meillassoux »

Le
fichier powerpoint est en consultable.

Exposé de Raphaël Millière : « Réalisme et contradiction pragmatique : à propos des (re)lectures contemporaines du maître argument de Berkeley »

L’
exemplier et le fichier powerpoint sont également en ligne.

Suivi d’une
discussion :


Une
version intégralement rédigée de l’exposé sur le maître argument de Berkeley est disponible dans la section Publications.

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L'Atmoc nouveau est arrivé !

L’Atmoc reprendra ses activités dans moins de deux semaines. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette nouvelle saison qui s’annonce très active…

Quelques informations pratiques
Le séminaire régulier aura lieu tous les
mardis de 17h30 à 19h30 à l’ENS, en salle U/V (voir ici le moyen d’y accéder). La première séance aura lieu le mardi 22 janvier.

Le nouveau « petit séminaire » (
la métaphysique au cinéma) aura lieu le vendredi soir, une ou deux fois par mois, dans l’amphithéâtre Rataud de l’ENS (voir ici comment s’y rendre). La première séance aura lieu le vendredi 1er février ; le film projeté sera Possible Worlds de Robert Lepage (Canada, 2000) ; il sera suivi d’un commentaire (de votre serviteur) et d’une discussion. La suite du programme sera annoncée d’ici peu.

Le programme de janvier-février 2013
La première séance de l’année sera l’occasion de présenter la saison. J’y entamerai également une série de quatre séances (modestement) intitulée « De mon existence », consacrée au problème de la contingence et de la nécessité de mon existence, à la possibilité putative de concevoir ma propre inexistence (notamment du point de vue de la psychologie cognitive), et à la question « pourquoi suis-je plutôt que ne suis-je pas ? » (variation subjective de la question canonique de Leibniz promise l’an passé à des développements que voici enfin). Il y sera question de métaphysique classique, d’existentialisme, de philosophie de l’esprit, de logique formelle, de sémantique des indexicaux, de phénoménologie et de psychologie cognitive (dans la pure tradition œcuménique du séminaire - mais avec autant de rigueur que possible). Au cours des séances suivantes, Thibaut Giraud interviendra sur un projet fort prometteur d’actualisme meinongien, et Michele Salimbeni viendra à nouveau défendre celui dont il est dorénavant le biographe et l’un des plus grands spécialistes francophones, à savoir David Lewis.

  • 22 janvier. R. Millière, « De mon existence, I. Splendeur et misère du nihilisme subjectif. »
  • 29 janvier. R. Millière, « De mon existence, II. Cogito et certitude de mon existence. »
  • 5 février. R. Millière, « De mon existence, III. La contingence de mon existence. »
  • 12 février. T. Giraud, « Défense inédite d’un actualisme meinongien » (un résumé suivra)
  • 19 février. R. Millière, « De mon existence, IV. La nécessité de mon existence. » (fin du cycle)
  • 26 février. M. Salimbeni, « Réponse à Stéphane Chauvier sur le réalisme modal de David Lewis »
  • 5 mars. M. Salimbeni, « La notion d’image chez David Lewis »

Le programme est également consultable sur le calendrier du séminaire.

Pour se mettre en jambes
Si le séminaire ne démarre pas dès le
mardi 15 janvier, c’est qu’à cette date est organisée une demi-journée d’étude autour des problèmes formels d’Après la finitude de Quentin Meillassoux. Tzuchien Tho, qui co-organise un séminaire du CIEPFC consacré au formalisme dans la philosophie française, est à l’initiative de cet événement, qui reviendra sur les problèmes soulevés dans l’article que Thibaut Giraud et moi avions co-écrit l’été dernier (After Certitude: On Meillassoux’ Logical Flaws).

  • Thibaut Giraud interviendra à 15h sur la reconstruction en logique formelle de l’argument de Meillassoux.
  • J’interviendrai à 16h sur le sujet suivant : « Réalisme et contradiction pragmatique. À propos des (re)lectures contemporaines du maître argument de Berkeley »
  • Olivier Surel interviendra à 17h sur le sujet suivant : « La spéculation dans les limites de l’histoire naturelle »

La demi-journée aura lieu en salle Pasteur du pavillon Pasteur à l’ENS. Toutes les informations sont sur le site du CIEPFC.

Au plaisir de revoir bientôt les vétérans, et de rencontrer les nouvelles recrues !

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